Critiques

Austra

HiRUDiN

  • Domino Records
  • 2020
  • 34 minutes
7

Quatrième exercice de la formation torontoise, HiRUDiN est un hymne gracieux annonçant une illumination quelconque. Après une multitude d’écoutes, je n’ai toujours pas constaté d’apparitions sacrées. La barre est haute après son Olympia à succès de 2013.

Certes, des cordes vocales comme celles de Katie Stelmanis, ça ne court pas les rues. D’une voix chaudement éthérée et d’un timbre abondant d’effets, elle endimanche les différentes trames de HiRUDin qui, purement instrumentales, ne passeraient pas à l’histoire. Certaines productions sont plutôt naïves (voir Mountain Baby) alors qu’une piste comme I Am Not Waiting déconstruit l’enchaînement de l’album par son synth futuriste. Sans blague, cette dernière est tout droit sortie d’un album de Grimes.

À noter que j’assume toutes les comparaisons incluses dans cette rédaction. Une oeuvre est unique, tout à fait, mais parfois lorsque les ressemblances sont flagrantes, pourquoi pas ? En plus, question de mettre la puce à l’oreille à un auditoire qui ne connaît pas le groupe, c’est foutrement utile. Je dis ça, je dis plus rien sur le sujet.

Donc, oui HiRUDin est l’antipode d’un record linéaire. En fait, je crois justement que la diversité des trames fait en sorte que j’ai de la difficulté à l’écouter de bout en long et me faire une idée globale. Tantôt dark wave, electro-pop, tantôt techno, au final, on ne sait plus où donner de la tête (et des oreilles).

Par exemple, Anywayz, morceau initial, est littéralement, « auditivement » parlant, succulent. La voix de Stelmanis est tellement à l’avant-plan qu’on croirait entendre une chorale d’enfants chantant dans une immense cathédrale. D’ailleurs, celle-là me rappelle drôlement son deuxième album Olympia.

À défaut de continuer dans la même veine, elle enchaîne la deuxième piste avec beaucoup moins de puissance vocale et des arrangements de cordes plutôt banales.

Malgré le manque de cohésion entre les chansons (ce n’est pas purement négatif), HiRUDiN contient quelques bijoux. Les ascensions des couplets vers les refrains sont particulièrement épiques sur une pièce comme It’s Amazing.

Je ne pourrais passer sous silence la perle sonore, et la troisième piste en liste, How Did You Know ?.

Quand tu as la forte impression que Florence Welch (l’Anglaise et sa machine t’sais là) a pris possession du corps de Katie Stelmanis l’instant d’une toune de 4 minutes et 20 secondes.

Bref, Austra est revenu en force et lumière suite à une troisième galette sombre (Future’s Politic). Mine de rien, HiRUDiN me donne clairement envie d’écouter du Florence + The Machine, Grimes et Galaxy. C’est bon signe, j’imagine ?

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