Critiques

Arielle Soucy

Il n’y a rien que je ne suis pas

  • Bonbonbon
  • 2023
  • 41 minutes
9
Le meilleur de lca

Dès les premières notes de Promenade, Arielle Soucy promettait de faire paraître un album qui vaudrait le détour cette année. Est-ce que c’était écrit dans le ciel qu’Il n’y a rien que je ne suis pas serait aussi incroyable? Non. Mais après plusieurs écoutes, il faut se rendre à l’évidence, la jeune autrice-compositrice-interprète frappe fort avec ce premier album en carrière.

Arielle Soucy pige dans le folk d’antan, dans le country et dans la musique roots qu’elle remet au goût du jour avec de somptueux arrangements, des textes ancrés dans la réalité contemporaine d’une jeune femme et des mélodies simplement géniales. Il y a de la poésie partout sur l’album et elle se fait dans plusieurs registres, mais toujours avec de grands moments évocateurs. Comme la fin de la chanson Ottawa qui parle d’une peine amoureuse avec grande classe et qui termine sur ces mots :

Quand mon plancher m’as enfin confirmé,
Que la magie était toute inventée,
Je me suis retrouvée toute seule à me rabouter,
Je suis quand même pas pire avec une robe d’été,
Je suis quand même pas pire avec une robe d’été

– Ottawa

Arielle Soucy charme à plusieurs occasions sur l’album avec sa voix et ses jeux vocaux inventifs. C’est le cas sur la magnifique Pardonne-moi qui joue à la fois avec les répétitions et les cannons en plus de jouer sur son registre vocal avec la flexibilité de Nadia Comăneci. Difficile de résister à son interprétation sans faille qui nous aspire dans ce tourbillon vocal. i offre aussi de beaux moments vocaux qui sont appuyés par William Lalonde et Élisabeth Tremblay. Même son de cloche sur l’émouvante Élégie qui nous emporte avec sa douce mélancolie.

Mis à part des grafignes dans la tête des pentes pour les mollets,
Les promenades sont vaines, elles ne sont ni devise ou monnaie,
Mais les châteaux de maïs peuvent apparemment capturer,
La grosse pé-peine enfouie dans ton sac à dos depuis des millions d’années

– Promenade

La chanson-titre pour sa part nous offre un folk avec un gros ascendant country qui refuse les clichés de ces deux genres tout en s’inscrivant résolument dans une continuité. Une chose à la fois offre aussi de beaux moments alors qui nous aspirent dans la chanson avec ces motifs chantés que fabrique Arielle Soucy avec précision, audace et authenticité. L’album se termine sur les paroles sages et les arrangements magnifiques de What Was Will Be.

En toute franchise, je manque de mots pour expliquer à quel point Il n’y a rien que je ne suis pas est un album incroyable. Vaut mieux simplement aller l’écouter. En tout cas, dans les choses qu’Arielle Soucy offre ici un album savant, bien composé, aux mélodies vocales incroyables, interprété d’une main de maître et aux arrangements somptueux. Courez aller écouter. C’est aisément un top 3 de l’année.

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