Concerts

Sook-Yin Lee, Joni Void + Quinton Barnes à l’Esco, le vendredi 17 mars 2023

Mothland présentait ce vendredi soir the Good, the Bad & the Ugly : un concert sur lequel on retrouvait la Vancouvéroise Sook-Yin Lee accompagnée de Joni Void et Quiton Barnes en premières parties.

Joni Void + Quinton Barnes

Surprise étonnante, très peu de gens étaient présents à l’Esco pour accueillir ce trio d’artistes qui, je crois, aurait mérité plus d’attention.

L’artiste Joni Void, issu du catalogue de Constellation Records, avait préparé pour l’évènement une prestation tout à fait authentique à ce que l’on avait déjà pu entendre de son travail. Un mélange de style où l’on retrouvait principalement du montage d’enregistrements sonores fusionnant avec des éléments relevant du hip-hop, du drone ou même de compositions profondément pop. Debout, avec aisance derrière la console, il a su traverser le set en naviguant dans des textures plutôt obscures – sauf vers la fin – où mélodie et harmonie se sont ajoutées aux éléments stylistiques.

Quant au Torontois Quinton Barnes, qui suivit en deuxième partie, on n’aurait pu espérer mieux pour poursuivre dans cette ambiance. Il s’est révélé comme ma découverte de la soirée, si vous voulez tout savoir. Seul au micro, Barnes navigue à travers des influences qui, selon moi, pourraient relever du talentueux bassin de créateurs de Warp Records (Yves Tumor, Danny Brown). Il a pu prouver la panoplie de style dont il sait manier avec sa voix – entre autres en rappant – mais aussi en incorporant dans ses vocalises du R&B à travers des « beats » industriels et hip-hop.  

Sook-Yin Lee

Il n’a pas fallu attendre bien longtemps pour que l’énergie chaleureuse de Sook-Yin Lee se fasse découvrir. La musicienne, actrice, cinéaste et présentatrice radio s’arrêtait sur les planches de l’Esco pour présenter quelques chansons de son album jooj two sorti il y a 2 ans. Album sur lequel elle collabora avec son défunt ancien partenaire de vie, Adam Litovitz, avant qu’il ne décède en 2019. Une mention, justement, importante à partager avant de débuter la performance. Aux yeux de Lee, Adam sera toujours « ici » (dans son cœur) et « » (dans son laptop).

Parce que oui, rivé sur un lutrin, Sook-Yin Lee était accompagné d’un ordinateur qui lui servit pour séquencer ses chansons l’une à la suite de l’autre, afin d’être totalement libre sur scène. Un tambour sur pattes à ses côtés s’occupait de créer un effet de mise en scène, et aussi à l’aide d’un petit maillet en bois où un ruban brillant y était attaché. Les influences électroniques et expérimentales de l’album s’incorporaient subliment à la voix alto de Lee – à quelques reprises – elle s’est même aventurée vers des chants rappelant presque l’époque des pièces vocales de Yoko Ono. On pourrait même dire que quelque chose de spirituel émanait de sa performance.

Ainsi, s’est clôt la soirée. Sook-Yin Lee a remercié du fond du cœur toute l’équipe qui l’a accueilli en sol montréalais et proposa à tous qu’on lance – comme ça, dans les airs – le nom d’une personne qui nous ait été cher et qui, malheureusement, n’est plus. Quelques prénoms ont surgi dans la foule. Petit moment d’union qui permit une fois encore de saisir l’énergie bienveillante de l’artiste.

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