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POP Montréal 2022 ― Lydia Képinski

Cinq mois après avoir rendu disponible son second album, Depuis, Lydia Képinski offrait son spectacle de lancement à une salle comble au Théâtre Fairmount.

Photos par Alexanne Brisson

Comme Lydia Képinski ne fait jamais rien comme les autres, sa première partie était plutôt… hors du commun. En effet, plutôt que d’avoir un autre artiste ou groupe pour ouvrir musicalement la soirée, elle a plutôt fait appel à Érik Evans de Canailles afin qu’il nous présente un spectacle de magie. Comme un magicien ne révèle jamais ses trucs, on ne vous dira pas chacun des tours qui ont été faits (de toute façon, c’est bien mieux de les voir de ses yeux vus, n’est-ce pas?). Mais on peut vous dire que cette première partie a comporté des blagues, des cartes et même quelqu’un qui est monté sur scène pour un tour pas piqué des vers.

Érik Evans – Crédit Alexanne Brisson

Pour son lancement, Lydia Képinski avait fait installer un bar à huître (pour sa chanson La saison des huîtres) ainsi qu’une cabine photo avec un gros fauteuil argenté. C’est de là qu’elle a apparu pour lancer officiellement son spectacle. Avec la musicienne, rien n’est jamais laissé au hasard. Pendant L’imposture, elle chante « et je jaillis de la pénombre », et c’est exactement le moment qu’elle a choisi pour apparaître sur scène, pendant le bref instant où les éclairages se sont tamisés.  

On l’a dit et redit, mais Lydia Képinski sait se déhancher sur une scène. Chacune de ses chansons a le droit à sa danse (lascive ou pas). Ces mouvements sont très bien reçus par le public, qui danse tellement intensément que je sens le plancher trembler sous mes pieds. Autre preuve d’amour, outre le fait d’être à guichet fermé : après le premier refrain de sa chanson Arbol, le public se met à acclamer la musicienne. Elle arrête tout et sourit. Puis, voyant que les gens réunis continuent, elle semble soudainement dépassée par la vague d’amour qu’elle reçoit, prise entre le rire et les larmes.

Lydia Képinski – Crédit Alexanne Brisson

Képinski, « une personne de peu de mots » comme elle se décrit. Elle expliquera sa décision d’offrir son spectacle de lancement cinq mois après la sortie de l’album de cette manière : « On avait fait le calcul qu’on serait meilleurs après tous les festivals. On pourra jamais juger, mais merci d’être là et on est trop contents d’être à la maison, quoi! ». Pour l’occasion, elle a effectivement joué l’entièreté de son album Depuis (outre peut-être Vacances-travail, mais je ne mettrais pas ma main au feu pour cette affirmation). Elle s’est aussi permis d’aller piger dans ses œuvres précédentes, dont Andromaque (tiré d’EP paru en 2016) et Premier juin, 360 jours (tiré de Premier juin en 2018) et Les routes indolores en version remixée de son album Premier Juin Remix (2019).

Impossible d’aller voir un spectacle de Lydia Képinski et de rester statique. Avant de se lancer dans la version remixée de Les routes indolores, elle invitera tout le monde à se sentir à l’aise de danser maintenant. Puis, pendant sa pièce Vaslaw, elle fera monter sur scène (était-ce Danny de Matos, qui figure dans le clip de la chanson?) qui restera toute la chanson pour faire tournoyer l’autrice-compositrice-interprète. Lors de son rappel, elle prendra le temps de remercier les gens qui l’entourent par équipe, avant de remercier son collaborateur de longue date Blaise Borboën-Léonard. « Depuis, c’est notre enfant… digital, évidemment ! », lancera-t-elle avant d’offrir le dernier morceau de la soirée : La saison des huîtres. Puis, tous deux quittent la scène sur une répétition du mot découvre. Des gens en costards montent sur scène. On s’étonne de leur présence. Finalement, Lydia Képinski émerge, robe argentée scintillante sur le dos et on comprend qu’elle refait la pochette de son vinyle.

Après ce soir, difficile de dire que MTL déteste Lydia Képinski, tout semble plutôt indiquer le contraire en fait.