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La Noce 2025 | Jour 2: Etienne Dufresne, Los Bitchos, Hauterive, Les Trois Accords et Jesuslesfilles

Le vendredi d’un week-end à la Noce, c’est comme le jambon dans le sandwich. Et à la Pulperie, vendredi aura été une journée particulièrement gourmande, à nouveau garnie par la musique de projets talentueux. Retour sur une journée tropicale se déroulant sous le signe de la nostalgie! Vous excuserez l’auteur de ces lignes, qui n’a pas beaucoup mangé depuis jeudi.

Photos par Charline Clavier

Les shows aux heures où le soleil frappe fort

Avant toute chose, je dois faire un court message. Chicoutimi, je t’aime. Mais, s’il te plait, quelques lumières pour les piétons et des trottoirs moins vertigineux, ça serait particulièrement génial. Voilà, c’est lancé dans l’univers.

Etienne Dufresne. Crédit: Charline Clavier

De retour à la Noce, j’avais rendez-vous dans l’après-midi avec le jeune troubadour Etienne Dufresne qui venait charmer les noceux avec ses morceaux indie folk tirés de son plus récent album, Etienne Dufresne fait des efforts. Au grand plaisir de tous, des titres du projet Excalibur ont également résonné.

Avec un soleil à son zénith et les bonnes énergies du chanteur et de son équipe étoilées (Antoine Bourque, Cédric Martel, Bruno St-Laurent, David Lagacé), nous avons eu droit à un concert rythmé et qui a déboulé rapidement au son d’extraits enjôleurs, comme J’fais des efforts, Canal Évasion et Rien. Mais c’est, selon moi, avec Jolicoeur que Dufresne a frappé son plus beau coup. Celle-ci a entrainé les choeurs de nombreux spectateurs, bien contents d’entendre cette pièce intime et ludique, carillonnant au son d’une très jolie mélodie, sous les rayons cuisants d’un soleil pas gêné.

De façon plus qu’adéquate, le bon vieux Galarneau a accompagné les festivaliers vers le concert attendu de Los Bitchos, le quatuor entièrement féminin de psych rock instrumental en provenance de Londres. Les quatre musiciennes, que nous avons manquées au Festival de jazz cette semaine, en raison du mauvais temps, remettaient ça au Saguenay pour une première fois. De manière assez rigolote, Serra Petale, Agustina Ruiz, Josefine Jonsson et Nic Crawshaw sont apparues sur scène au son de Man! I Feel Like a Woman! de Shania Twain, ce qui a d’emblée infusé une dose de joie coupable dans l’air collant de Chicoutimi.

Los Bitchos. Crédit: Charline Clavier

Puis, les riffs ensoleillés, teintés par les influences turques et latines, ont retenti et, pendant une quarantaine de minutes, on a bougé le bassin sans gêne. Mettant leur chimie indéniable à l’oeuvre, les musiciennes nous ont conviés dans leur univers sonore ensorcelant à saveur cumbia, galvanisé par des lignes de basse contagieuses et par leur savante cohésion. Ainsi, les morceaux des albums Let the Festivities Begin! et Talkie Talkie ont étampé un gros sourire dans nos faces, et celui-ci n’allait pas s’estomper avec la suite des évènements.

Les shows aux heures où on suinte un peu moins

Désireux d’un peu de fraicheur, je me suis déplacé vers la magnifique scène Télé-Québec en m’inventant que les pierres de ses ruines allaient m’en apporter. C’était pas tant le cas.

Mara Tremblay et Catherine Durand du duo Hauterive. Crédit: Charline Clavier

Toutefois, j’y étais aussi pour me permettre un moment tout en douceur avec Hauterive, le projet des talentueuses Mara Tremblay et Catherine Durand. Sur les planches, les deux amies de longue date nous ont entrainé, avec leur chimie qui ne se peut qu’avec une amitié aussi longue, au son des compositions country-folk et folk de leur record éponyme datant de 2023.

Avec leurs nombreuses années de carrière, les deux artistes ont entrecoupé habilement les morceaux avec de brèves anecdotes parfois ludiques, parfois touchantes, comme celle de l’aïeul de Tremblay, qui avait un commerce au centre-ville de Chicoutimi. « J’ai des racines sur la Racine », a-t-elle blagué, soulignant du même coup sa satisfaction de jouer au Saguenay.

Au rayon de la musique, les deux artistes, seules sur scène, nous a procuré un moment particulièrement planant, qui nous a permis de souffler un peu, le temps de chansons où les harmonies, les textes poétiques et les instrumentations intimes et country nous ont fait tanguer doucement. La reprise de la chanson Woman in love, popularisée par Barbra Streisand, a eu beaucoup d’effet sur a foule, mais le coup de grâce est venu avec la somptueuse pièce Les Aurores, chanson la plus populaire du répertoire de Mara Tremblay, que le public a vaillamment entonné avec elle.

Puis, l’heure du souper est arrivée. C’est en compagnie de Choses Sauvages que j’ai engouffré une très copieuse poutine italienne qui allait me faire durer jusqu’aux petites heures. Je vous épargne un retour rigoureux de ce spectacle, puisque j’ai eu la chance de voir le band en avril dernier.

Les shows aux heures de fin de soirée

22h. C’est à cette heure fatidique que nous avions rendez-vous avec les sympathiques Trois Accords. Dans le but de passer un bon moment avec ce projet maintenant phare de la musique québécoise, la large foule s’est agglutinée au pied de la grande scène du festival. Démontrant son excitation de retrouver Simon Proulx et son équipe, le public s’est mis à chanter les paroles de Saskatchewan à l’unisson, véritable signe de la communion qui allait suivre. La crème de la crème de Drummondville est finalement montée sur scène, et communion il y a eu.

Les Trois Accords. Crédit: Charline Clavier

Pendant un peu plus d’une heure, que l’on pourrait qualifier de cathartique, Les Trois Accords ont habité la scène et ont présenté leurs plus grands classiques, qui, comme le frontman, ne vieilliront jamais. La foule avide a eu le droit à des succès, comme Dans mon corps, Ouvre tes yeux Simon!, Bamboula, Tout nu sur la plage, Vol à l’étalage et plusieurs autres. Entre les morceaux, Proulx présentait les extraits qui allaient suivre, en remerciant tendrement le public accroché à ses lèvres, dans l’attente de leur chanson préférée. En liesse, les festivaliers les plus motivés se sont adonnés à de nombreux mosh pit et a des séances de bodysurfing visiblement libératrices.

C’est ainsi que le groupe aux presque trente années de carrière a déballé son catalogue de hits indémodables sur lesquels on s’époumonera toujours. Lors des rappels demandés avec intention par la foule, Les Trois Accords ont fini les choses en grand, avec Hawaiienne, Corinne et J’aime ta grand-mère, mais c’est l’interprétation solitaire de Simon Proulx de l’excellente Les dauphins et les licornes qui a offert le plus beau moment de la soirée. Le public s’est même agenouillé dans la montée tranquille du morceau, pour bondir lors de son climax enivrant. Beau moment qui a su plaire aux plus jeunes, comme aux plus vieux.

Les shows à pas d’heure

Avec l’once d’énergie restante que mon encas italien et que les breuvages houblonnés m’ont offert, je suis allé finir la soirée en compagnie de La Sécurité et de Jesuslesfilles dans les ruines de la Pulperie. Les plus couche-tard ont ainsi vibré au son des rythmes endiablés de ces deux formations. Les compositions punk de La Sécurité nous ont entrainés jusqu’aux retrouvailles avec les rockeurs de Jesuslesfilles, qui montaient sur scène pour la première fois en deux ans et qui nous ont fait swigner abondamment.

On remet ça samedi, avec une autre journée faste, c’est promis!

Crédit photo: Charline Clavier

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