
Choses Sauvages + Annie-Claude Deschênes au Club Soda le 25 avril 2025
Montréal est sortie de son marasme. Après un rude hiver, la ville s’anime enfin. Hier soir, alors que le Centre Bell et les bars étaient pleins à craquer pour le troisième match de la série Canadiens/Capitals, le Club Soda faisait de même et affichait complet pour le grand retour de Choses Sauvages dans la métropole. Une énergie palpable y régnait.
Photos par Maya Goudreau
Nous retrouvions le groupe chouchou, sur les planches de cette salle, dans le cadre de la tournée de l’album Choses Sauvages III, leur dernier projet paru le mois dernier. Dans l’antre du Club Soda, une ambiance implacable régnait. Le parterre plein témoignait de l’excitation bien réelle du public de revoir ce boys band out of Saint-Eustache actif depuis 2013 maintenant.

Annie-Claude Deschênes: Les bonnes manières
DJ, multi-instrumentiste, auteure-compositrice-interprète, artiste visuelle, Annie-Claude Deschênes porte tous les chapeaux. Avec une tonne d’expérience derrière la cravate, Deschênes était une candidate géniale pour faire pogner le party vendredi soir. Sur la petite scène en T, érigée au milieu de la foule pour l’occasion, elle a présenté quelques chansons aux basses puissantes qui ont fait se déhancher le parterre au complet.
L’artiste, qui ne laisse rien au hasard, avec son œil aiguisé pour la mise en scène, accompagnait les chansons électroniques et pop minimales de son album LES MANIÈRES DE TABLE avec un concept de restaurant glauque et mystérieux. Au milieu de la foule, une équipe de service est arrivée, plateau à la main, pour une distribution de collations. Crèmes caramel ou puddings ont été consommés. Alors qu’Annie-Claude Dechêsnes s’affairait sur scène et que le service battait son plein, des images étaient également projetées derrière la scène. On pouvait y voir les captations, en direct, de son caméraman qui, lampe de poche à la main, enregistrait les mauvaises manières des convives. C’était comme si l’émission Les Chefs avait été tournée à la Blair Witch Project. Décadent.
Annie-Claude Deschênes a bouclé sa première partie avec l’excellente Main de fer, un extrait qu’elle a fait paraître cette semaine et qui s’adonnait parfaitement à la fête au Club Soda. De la crème fouettée, des rythmes endiablés et une bonne dose de mystère : voilà ce qui nous a menés à la prochaine étape.

Choses Sauvages: « Pas pire pour un vieux band de Saint-Eustache »
Il y a quelque chose avec Choses Sauvages sur scène. Chaque fois, une magie quelconque opère. Ça passe souvent par l’énergie désinhibée et sauvage (pas pu m’empêcher) de Félix Bélisle qui chante, joue, danse et se contorsionne agilement sur les planches. D’autres fois, c’est grâce au tonus qu’amène son band aguerri, formé de Marc-Antoine Barbier, Thierry Malépart et Tommy Bélisle, accompagné, vendredi soir, de Lysandre Bourdage (percussions) et Olivier Cousineau (batterie), tous deux membres de comment debord. Le 25 avril 2025, les astres et tout le reste étaient alignés pour que l’on succombe une énième fois au charme magnétique de la talentueuse formation.
D’entrée de jeu, le groupe a puisé dans la nostalgie et nous ont offert Le palais des erreurs, chanson lascive se trouvant sur l’album mémorable Choses Sauvages, au plus grand plaisir de la foule. Puis, on est parti pour un tour avec des morceaux du plus récent projet, pour une première fois sur scène. Se sont succédé les très entrainantes et post-punk Incendie au paradis, Faux départ, En joue et Fixe. Malgré des moments plus dissipés dans la foule, en raison de la remarquable performance de la Sainte-Flanelle, le Club Soda est resté électrique jusqu’à la fin. À l’unisson, les spectateurs ont entonné la magnifique Ariane, une chanson devenue presque un hymne, qui leur a permis de souffler un peu, après l’intensité des premières pistes. Tout ça nous a menés vers d’autres moments forts, comme la venue de Rémi Gauvin de comment d’abord, sur scène, pour la collaboration Level up à l’intérieur. La scène s’est transformée en véritable communion. Puis, la soirée a atteint son paroxysme. Alors que Caufield ou Dvorak marquait un but qui consolidait l’avance du CH au Forum et qui a été gentiment annoncé par un spectateur sur scène, Choses Sauvages ont entrepris les premières notes d’Apophis. Le Club Soda a sauté.
Mosh pit, body surf et tout le reste, Choses Sauvages a conservé cette énergie au son d’autres morceaux exaltants, comme La valse des trottoirs, Nuages, Homme-Machine et Chambre d’écho, et le groupe a « patiné » de cette façon jusqu’au rappel. Les olé, olé qui l’ont introduit étaient d’autant plus adéquats hier soir. Ils venaient couronner une soirée grisante, nous rappelant, une autre fois, le talent indéniable de cette formation. Comme quoi, ça prend juste de la bonne musique, le retour du printemps et celui de Xhekaj dans la formation pour être heureux.








































Crédit photo: Maya Goudreau