Concerts

Ministry, Gary Numan et Front Line Assembly au MTELUS le 17 mars 2024

Ministry est en tournée pour promouvoir leur album, HOPIUMFORTHEMASSES, sorti le 1er mars dernier. À cette occasion, Al Jourgensen a invité nul autre que Gary Numan et Front Line Assembly à se joindre à lui en premières parties.

Normalement, on voit ce genre de lineup dans des festivals, donc l’opportunité de voir trois têtes d’affiche le même soir dans une petite salle (pour la grandeur des artistes sur scène) relevait du miracle inespéré. C’est sans doute la raison pour laquelle l’événement était complet depuis plusieurs mois, ne laissant qu’une bien seule paire de billets en revente au double du prix annoncé. Il y avait du public de vingt à soixante ans, présents pour de grandes retrouvailles ou une première expérience, prêts au mélange des courants cyber, gothique et métal de la musique industrielle.

Front Line Assembly

Front Line Assembly

FLA a ouvert les festivités industrielles avec un programme de 45 minutes environ, bien plus court que ce que leur discographie permettrait. Néanmoins, la scène s’est remplie de fumée et de projections, rappelant l’esthétique de camouflage du groupe inspiré des soldats au front. Bill Leeb est apparu à travers le subterfuge, accompagné de son vieil ami Rhys Fulber aux claviers, duo original complété par Matthew Setzer à la guitare et Jon Siren à la batterie.

Le groupe a présenté I.E.D. avec sa longue introduction menant à une séquence rythmique cyberindustrielle, suivi de Vigilante, premier classique qui ne s’est pas démarqué comme tel. Ce n’est qu’à partir de la troisième pièce, Plasticity, qu’une sorte d’électrochoc s’est produit dans la salle, au point de pousser un seul individu à tenter de démarrer un mosh pit, qui n’aura duré qu’une seconde et demie. Le groupe a rapidement enchaîné Deadened, Killing Grounds, Mindphaser et Millenium. Ce fut court, mais excellent.

Gary Numan

Gary Numan

J’aime FLA d’amour depuis trente ans, mais quand Gary Numan est arrivé sur scène, ma personne et le public lui a envoyé un énorme bienvenu formé de cris et de sifflements bien sentis. La salle était visiblement conquise d’avance, et Numan en a profité pour se donner complètement en accentuant ses mouvements et ses expressions faciales. La légende était encadrée par Steve Harris à la guitare et Tim Slade à la basse, tous les deux raisonnablement plus grands que lui, et habillés en prolétaire digne de Mad Max. Leurs mouvements avaient des airs de rituel de messe, ajoutant à l’atmosphère postapocalyptique de la prestation.

Numan a offert un certain équilibre parmi ses albums des vingt dernières années, proposant deux pièces de Pure (2000), Jagged (2006), Splinter (2013), Savage (2017) et Intruder (2021) respectivement. On a ressenti des moments forts à peu près à chaque pièce, bien que Pure et Love Hurt Bleed se soient démarqués du lot. Numan nous a fait plaisir indéfiniment en prenant le soin de réveiller deux monuments que sont Metal et Cars, catégorie de pièces qui nous donnent l’impression de partager un moment de l’histoire de la musique.

Ministry

Ministry

On se rappelle que la tournée de Ministry sert à promouvoir leur dernier album. Dans cet ordre d’idée, le groupe a débuté le concert avec B.D.E., Just Stop Oil et Goddamn White Trash, tel un train de distorsion bien saturée qui rentre en pleine face des deux mille fans présents. Pas de déraillement ici, plutôt un mécanisme bien huilé qui va droit au but, avec une présence scénique aussi solide que les riffs des deux guitares placées de chaque côté de la scène.

Le maître de cérémonie Al Jourgensen est arrivé sur scène, habillé d’un veston coupe pirate avec un chapeau de cowboy, entouré de Monte Pittman et Cesar Soto aux guitares, Paul D’Amour à la basse, John Bechdel aux claviers et échantillons, Roy Mayorga à la batterie, et la choriste Leni Badpenny en habit couleur argent de superhéroïne, genre Miss Silversurfer.

Ministry

Le groupe a offert une prestation réglée au seizième de tour, enchaînant les power chords comme des machines rythmiques en support à la voix trafiquée du parrain du métal industriel. Le résultat était dense et énergique, et a trouvé le moyen de monter d’un cran (à 11) à partir de N.W.O. (allons réécouter la BO de The Crow), et la suite de classiques qui ont mené au rappel avec Burning Inside. Un festin d’énergie qui nécessitait tout de même des bouchons pour les oreilles, à moins de devenir ami avec un acouphène quelque part entre 3500 et 7000 Hertz.

Crédit photo: Philippe Desjardins

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