Laetitia Sadier, connue pour sa carrière solo comme celle entretenue avec Stereolab, est venue ensorceler plusieurs dizaines de personnes. La première partie a été assurée par Lola 1:2.

Lola 1:2

Bien que le premier simple de Lola 1:2, Always I Dare, ait capté l’attention, sa prestation a manqué de cette chaleur qui se retrouve dans l’ambiance de sa première parution aux textures pop romantiques. La chanteuse et musicienne Audrey Anne Boucher, dans une énergie plutôt introspective, nous a fait entendre des productions intéressantes. On sent que de ce côté, ça ne peut que s’émanciper avec le temps. 

Il y a tout de même un bémol, c’est l’aspect théâtral de la chose. Ce qui est entendu par là, c’est qu’il manquait des éléments essentiels de sa prestation, notamment des musiciens pour l’accompagner. Le simple fait de faire partir la production et de chanter par-dessus permet, oui, de se concentrer sur la voix et la performance, mais il n’en demeure pas moins que le tout aurait bénéficié de musiciennes et musiciens ou, comme nous l’avons vu par la suite, d’une polyvalence si bien acquise chez Laetitia Sadier.  

Laetitia Sadier

Laetitia Sadier, très heureuse, voire même émue de s’adresser dans sa langue maternelle, s’est offerte musicalement et philosophiquement à nous avec aise et sagesse. La talentueuse musicienne est en tournée, elle qui a lancé Rooting For Love le 23 février dernier.

Le charme de sa musique réside dans l’éventail de textures qu’elle nous propose. Multi-instrumentiste, jonglant avec sa guitare, son trombone, son synthétiseur et autres machines qu’elle met en boucle en plus de sa voix puissante, Sadier habite l’espace comme on habite sa maison. Tous les effets qu’elle emploie ont également leur mot à dire. 

Ses interventions bien dosées sur la paix et le monde ou d’autres sujets plus sensibles ont résonné et permis de s’immiscer d’autant plus dans son univers et les valeurs véhiculées dans ses chansons. C’est d’ailleurs avec la fiabilité d’un métronome qu’elle a mentionné chaque titre des chansons avant de les entamer. Plusieurs morceaux de son plus récent album ont été joués; parmi quelques moments marquants, Cloud 6, une réussite qui, selon moi, exprime la facture de l’épopée Sadier. Panser L’inacceptable et New Moon ont, dans le même sens, retenu l’attention. Autrement, Reflectors, chanson de l’album Find Me Finding You de Laetitia Sadier Source Ensemble fut bien interprétée. 

Il y a eu quelques moments creux à travers le concert, des séquences plus monotones où il était moins évident de demeurer dans l’effervescence de son monde. Toutefois, mis à part ces moments survenus au début et à la fin du spectacle, la majeure partie de sa présence sur scène fut couronnée par une atmosphère rêveuse, comme une méditation guidée avec, en arrière-plan, des compositions planantes et vibrantes.

Crédit photo: Marie Merlet