Francos de Montréal 2021 : Jérôme 50, P’tit Belliveau, Cœur de pirate et Bleu Jeans Bleu
Les Francos sont, sans conteste, mon festival préféré. Se déroulant habituellement en juin, elles marquent pour moi le début de l’été. Si cette année, elles en marquent la fin, mon expérience n’en est pas ternie. Loin de là. J’ai pu aller voir Jérôme 50, P’tit Belliveau, Cœur de pirate et Bleu Jeans Bleu, le tout, en marchant à peine un kilomètre entre chaque spectacle. Quelle chance, quand on y pense!
Les photos sont d’Alexanne Brisson et vous pouvez voir la galerie complète au bas de l’article.
Jérôme 50
J’ai commencé ma soirée avec le camp de jour de Jérôme 50. Je n’ai pas pu arrêter de sourire tout au long du spectacle. Il s’est présenté, sur scène, affublé de son classique kit de Jérôme 50 : un chandail en coton ouaté gris et sa casquette de Labatt 50 bien vissée sur sa tête. Il a entraîné le public dans son camp de vacances un peu déjanté avec ses moniteurs pas tout à fait rassurants aux noms de Boomerang, Sushi, Oupelaïe et Farine.
Pour son spectacle, l’artiste a fait appel à deux collaborateurs assez surprenants : William Papillon avec qui il a offert une pièce de ratchet rap et Ariane Roy pour une nouvelle chanson d’amour intitulée Embrasse-moi. Leurs deux voix se complètent surprenamment bien, c’est pourquoi nul n’a été outré qu’elle reste pour la fin du spectacle.
Des mentions spéciales au claviériste Nathan Vanheuverzwijn et à sa permanente au style d’un chanteur des années 70 et à la reprise de Jérôme 50 de On ne change pas de Céline Dion qui n’était pas sans rappeler celle de Clément Jacques à La Voix cette année.
P’tit Belliveau
Après une course semi-effrénée (note à moi-même : ne pas mettre de jupe un jour de festival où je dois courir entre les scènes), je suis arrivée juste à temps pour entendre Les bateaux dans la baie du P’tit Belliveau. Tous les musiciens présents sur scène étaient en vêtement oversized, ce qui donnait un effet surprenant, et même si je n’ai pu qu’entendre quelques-unes de ses chansons, j’ai eu la chance d’entendre (et de me dandiner sur, je ne vais pas mentir) mes préférées : Les bateaux dans la baie, Stand there et Income Tax. Et à voir les gens danser dans la foule, je n’étais pas la seule à être contente.
Pssst! Le P’tit Belliveau a annoncé qu’il serait au Club Soda le 30 avril 2022, restez à l’affût pour les billets!
Cœur de pirate
Après une pause bouffe et causerie avec mes amis, je les ai quittés pour aller voir mon premier spectacle de Cœur de pirate à vie. Je sais que c’est inconcevable, de n’avoir jamais vu un spectacle d’elle. Mais c’est maintenant chose faite, et comme le chantait si bien la grande Édith Piaf : « non, rien de rien, non je ne regrette rien! »
Je suis arrivée alors que des notes de piano chatouillaient l’air. Béatrice Martin, comme certains le savent, a fait paraître un album instrumental cette année à la suite d’une opération à la gorge qui l’a empêchée de chanter. Elle nous a donc offert une grande partie des pièces de Perséides, ainsi que six pièces chantées (Place de la République, Complainte dans le vent, Crier tout bas, Le monopole de la douleur, On s’aimera toujours et Comme des enfants), dont la moitié est issue de son album à venir en octobre.
Elle était visiblement émue, en montant sur scène après cette longue pause forcée, mais elle n’était pas la seule. Je ne suis pas une grande fan de musique instrumentale, mais ce spectacle m’a chamboulée. Vraiment. Et je doute d’avoir été la seule. Malheureusement, il s’agissait d’une des dernières fois qu’elle jouait Perséides en spectacle. Sa voix devrait être rétablie sous peu et elle pourra dès lors se remettre à chanter.
Bleu Jeans Bleu
Finalement, pour une fois, j’ai apprécié les quelques minutes de marche séparant les deux scènes des Francos cette année ; elles m’ont permis de me remettre dans une humeur de party puisque je savais que j’allais finir ma soirée avec Bleu Jeans Bleu. Comme je n’ai pas encore le pouvoir d’être à deux endroits à la fois, j’avais demandé à mes amis, qui assistaient au spectacle, de me dire si quoi que ce soit de majeur se passait sur la scène Bell avec la Carte bleue de Bleu Jeans Bleu. À 21h51, un message rentre : c’est mon meilleur ami qui m’annonce que Les Louanges est venu partager la scène quelques secondes avec Claude Cobra et sa gang. J’étais quand même déçue de manquer ça, mais je dois avoir un bon karma parce qu’en arrivant au spectacle, qui est-ce qu’on ne voit pas apparaître sur scène? Vincent Roberge lui-même, pour chanter Achetez-donc nos records. C’était assez spécial d’entendre Les Louanges dans un répertoire aussi pop-rock, mais ça le faisait entièrement.
De plus, le groupe avait beaucoup titillé leurs fans quant à leur soirée spéciale et aux invités qui viendraient se placer à leurs côtés sur la scène Bell. Il s’agissait somme toute de Les Louanges, évidemment, mais aussi de Steve Hill qu’on pourra voir au Festival de Jazz sous peu, de Lisa Leblanc qu’on pourra entendre le 16 au StudioFest sur les ondes de Radio-Canada, de KNLO qui vient de sortir son nouvel album Sac à Surprise et de Nathalie Simard qui était dans une forme exemplaire pour leur reprise de Tourne la page. C’était amusant d’entendre KNLO sur Coton Ouaté également. Bref, une chose est sûre : Claude Cobra et sa gang ont le sens du spectacle. Après un spectacle de Bleu Jeans Bleu, un constat s’impose : ça rock, du BJB! Et même si on ne connait pas les pièces, elles sont faciles à apprendre et à apprécier, surtout en contexte de spectacle.
Ce fut somme toute une assez bonne soirée, et j’ai plutôt hâte à ce soir et à la soirée hip-hop des Francos avec, entre autres, Calamine, Sarahmée, LaF, FouKi et Koriass.
Crédit photo: Alexanne Brisson