Concerts

Francos 2022 ― Jour 4 : Lysandre, Marilyne Léonard et Émile Bilodeau et ses invités

Quoi de mieux en ce soir de pleine lune que d’aller profiter des Francos 2022? Retour sur les concerts de Lysandre, Marilyne Léonard et Émile Bilodeau et ses amis.

Lysandre

Les conditions étaient idéales pour aller prêter une oreille attentive aux mélodies de Lysandre. Le ciel bleu et le temps juste assez frais m’ont donné envie d’aller passer une toute petite heure qui a passé trop vite en compagnie de la révélation Radio-Canada 2022-2023. Celle qui a lancé son premier album Sans oublier, plus tôt cette année, en a offert presque la totalité à la foule rassemblée.

Ses mélodies ont bien fait danser la foule. Il y a d’ailleurs quelque chose de très énergique et habité dans la manière qu’a Lysandre de livrer ses chansons sur scène. On dirait que tout son être s’anime lorsqu’elle se retrouve derrière ses claviers. Sa voix chaleureuse, son dynamisme et ses thèmes plus que nécessaires ont clairement gagné la foule rassemblée en ce quatrième jour de festival.

Marilyne Léonard

Après le spectacle de Lysandre, je me suis dirigée vers la grosse scène où allait monter dans quelques minutes Marilyne Léonard. Elle s’est présentée avec sa voix particulière et une certaine nonchalance qui caractérise bien son œuvre. Ce qui est loin d’être péjoratif : la jeune autrice-compositrice-interprète a une certaine dégaine et un côté très décontracté sur scène qui est bien assumé. Musicalement, j’ai envie de comparer son offre à celle de Jay Scøtt. Ce sont deux artistes qui ont une voix particulière et qui abordent souvent la thématique des amours déçues dans leurs chansons.

Crédit : Alexanne Brisson

Le mois dernier, Marilyne Léonard lançait son premier album, Vie d’ange. Elle a décidé de l’offrir en totalité qu’elle a entrecoupée de quelques reprises. Ainsi, La bohème de Charles Aznavour, une reprise « en version disstrack améliorée » de Girls want Girls (avec Lil Baby) de Drake, un pot-pourri de reprises des années 2000-2010 avec Say My NameKiss Me Thru The PhoneJeune demoiselle et une reprise de …Baby One More Time de Britney Spears ont été adapté à sa sauce.

Si je ne dis jamais non à une bonne reprise de Britney Spears, j’avoue avoir eu un certain malaise à l’entendre sur la grande scène des Francos. Je ne veux pas partir de débat sur les langues, mais dans le contexte d’un festival qui porte le nom d’une langue (les Francos), j’avoue avoir trouvé ce choix de chanson étrange.

Émile Bilodeau et ses invités

Émile Bilodeau a décidé de profiter de son passage aux Francos pour offrir une vitrine à ses amis autochtones. « Lorsqu’on m’a proposé un show aux Francos, c’était clair pour moi que je le ferais avec ma gang de Malio », a indiqué l’artiste en entrevue avec Le Devoir. « Dans le fond, ce que je ne veux pas que les gens me reprochent, c’est que ce soit perçu comme une mise en scène. Je veux que les gens comprennent que ce lien, ce projet, c’est authentique », y expliquait-il.

Crédit : Alexanne Brisson

Maten, Scott-Pien Picard, Laura Niquay et Elisapie ont tous répondu présent.es à l’invitation de Bilodeau. Ils sont donc tous venus offrir deux de leurs chansons originales, appuyés au refrain par celui qui a lancé l’album Petite nature l’an dernier.

Avant même de commencer à chanter, l’auteur-compositeur-interprète de Longueuil a voulu dédier son spectacle à Joyce Echaquan, la femme atikamekw de 37 ans décédée à l’hôpital à Joliette. On peut dire ce qu’on veut d’Émile Bilodeau, mais c’est une vraie bête de scène. Littéralement. Sa photo devrait être à côté de l’expression dans le dictionnaire. Quiconque a déjà assisté à un spectacle du musicien sait à quel point il est dynamique. Mais le voir sur la grosse scène des Francos en particulier a donné tout son sens à son énergie débordante. D’ailleurs, j’ai vu plusieurs fois Bilodeau en spectacle depuis ses débuts, et j’ai vraiment l’impression qu’il s’est donné plus qu’à son habitude. Je tiens aussi à souligner la prestation d’Elisapie qui était tout simplement électrisante.

Le spectacle offert par Bilodeau, Maten, Scott-Pien Picard, Laura Niquay et Elisapie avait des allures de très grande fête. Le public a d’ailleurs répondu à l’appel : il y était en grand nombre. Il a chanté en chœur avec les artistes, peu importe la langue utilisée. C’était beau à voir. Je dois l’avouer, ça fait toujours autant de bien de voir la Place des Festivals être aussi pleine de monde.

Émile Bilodeau a évidemment pris position à quelques reprises lors de la soirée. Entre autres, il a lancé : « Merci pour votre enthousiasme, ça prendrait ça à notre assemblée ! » au public très participatif rassemblé. Bref, disons simplement que ça fait du bien de voir de plus en plus d’événements musicaux s’ouvrir aux langues autochtones. En espérant que de plus en plus d’événements emboîtent le pas et mettent à l’avant les cultures autochtones à l’avenir.

Crédit photo: Couverture : Alexanne Brisson

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