Concerts

Les FrancoFolies de Montréal : soirée du 12 juin 2017

Après Raphaëlle qui s’est promenée aux Francos en fin de semaine, c’était maintenant à mon tour de sauter dans la mêlée. En ce lundi soir, la programmation était prometteuse. J’ai décidé de passer mon tour pour Yann Perreau que j’avais déjà vu à quelques reprises pour faire une découverte et ensuite être épaté par un artiste dont nous parlons régulièrement.

Vous avez dit rap français?

Je vais l’avouer de but en blanc, le rap français (ou européen) me laisse la plupart du temps de glace. Trop souvent, le débit de paroles est linéaire et redondant. Cependant, La Gale, c’est vraiment autre chose. La jeune femme suisse a lancé Salem City Rockers en 2015 et venait pour présenter les pièces de son album à Montréal. Énergétique, Karine Guignard (de son vrai nom) a montré qu’elle possédait une rime intelligente, nuancée et polyvalente. Elle est capable de nous envoyer plusieurs vers mélodieux avant de passer en cinquième vitesse et nous asséner des mots à une rapidité vertigineuse. Malgré une cheville amochée la veille à Ottawa, elle semblait en pleine forme sur scène. En plus d’offrir un rap organique et changeant, la jeune femme nous gracie de thèmes occultes et d’une approche héritée du goth-rock. C’est très intéressant.

Saskatchewan, tu m’as pris ma femme, mais tu m’as donné Ponteix

La formation Ponteix, décorée à quelques reprises lors du plus récent gala des prix Trille Or, était aussi d’office ce soir. On sent que la bande de Mario Lepage commence à être de plus en plus à l’aise sur scène. Il faut dire que depuis leur passage remarqué aux Francouvertes en 2016, ils ont eu la chance de jouer sur scène plus régulièrement. Les Fransaskois ont donné le ton avec une pièce instrumentale aérienne où les guitares se faisaient de plus en plus présentes. Ils ont aussi joué les pièces tirées de leur EP, J’orage, paru l’an dernier. D’ailleurs, la pièce-titre jouée en fin de parcours était très convaincante.

Benoit Rousseau / Les FrancoFolies

Grunge-moi ça, mon Antoine!

Vous vous souvenez de cette époque où l’on parlait d’Antoine Corriveau comme d’un artiste folk? Eh bien, ce soir sur la scène, c’est avec deux batteurs que Corriveau est arrivé au party. Conservant ses mélodies poignantes et ses compositions magnifiques, il a décidé de rajouter un peu de bruit dans le mix. Le résultat? C’est ultra convaincant! Corriveau nous a offert une relecture plus brute et coup de poing de ses chansons à l’ascendant poétique bien pansu. Dès les premières notes de Rendez-vous, il était clair que nous allions vivre une expérience différente de ce qui nous attend généralement en spectacle avec le barde à la voix caverneuse. Une Parfaite bien intense a pavé le chemin pour Croix Blanche alors que Corriveau donnait tout ce qu’il avait. Son choix de chansons était surtout centré sur son dernier album : Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s’arrêter. Il nous a aussi livré Noyer le poisson de son excellent Les ombres longues et sa reprise de Corridor de Laurence Jalbert enregistré pour Pop de jam. Au final, c’était une performance totalement satisfaisante qui permettait de découvrir ses compositions sous un nouveau jour. C’est bon quand c’est sombre, c’est bon quand c’est rock, je crois qu’on peut statuer que c’est tout simplement bon.

On se revoit demain pour la suite des choses!

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