Festivoix 2021 : Nadine Mathurin avec Plants and Animals, The Franklin Electric et Antoine Corriveau
Un texte de Nadine Mathurin, envoyée très spéciale du Canal Auditif au Festivoix de Trois-Rivières.
J’ai une immense envie d’évasion depuis quelques semaines et lorsque mon ami Marc-André m’a invitée à le suivre au Festivoix de Trois-Rivières pour ce qui me semble le premier festival à grand déploiement rassemblant une foule au Québec post-pandémie, je me suis dit que faire un roadtrip et voir des shows était le mix parfait d’activités pour me changer les idées.
Le seul hic: le festival avait programmé de très bons artistes pour donner le coup d’envoi, et tout était déjà complet quand j’ai regardé pour acheter des billets… Qu’à cela ne tienne, j’ai offert mes services de rédaction au Canal Auditif qui a bien voulu me laisser raconter ma soirée en échange de billets média, yeah!
Nous allions couvrir Elisapie programmée à 18h, Plants and Animals à 20h, suivis de The Franklin Electric à 21h puis Antoine Corriveau pour terminer la soirée.
Bon, il y avait un autre hic: je ne sais pas dans quelles circonstances ça peut exister en temps normal, mais dans ce monde parallèle apocalyptique avec la Covid dans lequel nous vivons, même dans un show dehors avec distanciation entre petites chaises et tables en plastique, l’accès aux médias était complet pour le spectacle d’Elisapie. (En d’autres termes: je ne pouvais pas voir le show.)
Étant une fille native de Montréal ayant grandi à Montréal et habitant toujours à Montréal sans voiture, il m’a toujours été plus facile de visiter Paris ou Barcelone qu’une ville québécoise à 1h30 d’autoroute (ça fait tellement chic de dire ça comme ça, mais ça expose surtout l’accessibilité très restreinte à nos régions quand t’as pas de char). Bref: je n’allais malheureusement pas voir Elisapie, mais j’allais certainement profiter de mon passage à Trois-Rivières pour explorer un peu les environs.
J’avais deux heures à tuer avant de pouvoir rentrer sur le site et au terme de cette attente en mode observation des alentours, je n’aurai toujours pas pu trouver une seule bonne raison pourquoi les bâtisseurs de la ville de Trois-Rivières ont décidé de désigner une rue Notre-Dame Est, une rue Notre-Dame Ouest, mais aussi une rue Notre-Dame Centre. Le mystère reste entier.
Les habitués de festivals savent que l’entrée sur un site se passe toujours en deux étapes: la fouille des sacs, puis le scan de billet. Cette fois-ci, une nouvelle étape s’ajoutait au processus, soit celle de se faire demander si on avait un masque. J’ai imaginé ce monde apocalyptique avec la Covid dans lequel naissait une nouvelle forme de scalpers de masques, je me suis demandée combien pourrait coûter un masque vendu par un scalper pour un show de Céline, versus un show d’Antoine Corriveau. Je n’ai pas la réponse. Anyway, ça n’existe pas un scalper de masques.
Arrivée sur le site, j’ai rejoint mon ami pour trouver notre espace assigné. F25. On a marché un petit 2-3 minutes vers le fond du site pour le trouver. En me retournant vers la scène, j’ai réagi fort: « Oh shit, j’ai jamais été aussi loin de Plants and Animals en show de ma vie! » Considérant avoir vu le groupe au Ministère ou à la Sala Rossa dans le passé, j’ai toujours été plus proche de détacher le lacet du guitariste que de m’apporter des jumelles. Quoique c’est toujours possible d’apporter des jumelles à la Sala Rossa, mais je ne vois pas pourquoi je voudrais donner un effet dramatique de gros plans à un show de Plants and Animals. Pis ça donnerait probablement bien plus mal au coeur qu’autre chose.
En gros (mais de pas mal loin), leur spectacle était bon et les gars semblaient en forme (une chance: on allait retrouver le guitariste Nicolas Basque dans le band à Antoine Corriveau une heure plus tard!). Le groupe a joué plusieurs pièces de leur dernier album The Jungle, mais aussi des classiques, comme Feedback in the Field. Marc-André et moi nous sommes passés le commentaire que c’était la première fois qu’on les voyait sans qu’ils interprètent Bye Bye Bye, je me suis demandée si j’étais devenue cette personne qui chiale sur Facebook quand son band en fait pas SA toune, je me suis jugée pis je suis passée à autre chose.
Puis vint The Franklin Electric, qui semble bien gros pogner à Trois-Rivières, à voir les réactions trèèèès enthousiastes des petites foules de 4 personnes espacées sur le site. Ça criait, ça chantait les chansons par cœur, ça dansait (dans la mesure du possible de ce que tu peux faire à quatre personnes sur une plateforme de deux mètres carrés encombrée de chaises pliantes).
Je ne peux pas dire que j’ai partagé la même joie que le reste du public en assistant pour la première fois à un concert de The Franklin Electric. L’impression que ça me donnait, c’était d’être dans un champ de blé (c’est très folk ce band-là!) avec du gros vent attendant la tempête… qui ne vient jamais. J’ai donc attendu la fin du show (qui est venue, elle, ultimement!).
Finalement, ce fut au tour d’Antoine Corriveau de monter sur scène, pour présenter presque exclusivement des chansons de PISSENLIT, son album sorti à l’automne 2020. Cet album compte parmi mes préférés de la dernière année et je confirme qu’en spectacle, ça sonne tout aussi juste, rock, pesant, rough et malgré tout très poétique, que sur l’enregistrement. Les musiciens étaient solides et à l’écoute entre eux, la voix d’Antoine live était riche et profonde, chaque pièce était maîtrisée parfaitement avec une petite touche de saleté qui fait du bien en show. Et puis il a terminé le spectacle avant le rappel avec MALADRESSES, MA toune, ce qui m’a fait partir du Festivoix le sourire aux lèvres en me disant que je n’allais pas devoir écrire un commentaire plate sur Facebook, ça m’a rendue heureuse et je ne passerai pas tout de suite à autre chose, si vous me le permettez!