
Festival BleuBleu 2025 | P’tit Belliveau, Anaïs Constantin, Lia Kuri et Edith Butler
Me voici à Carleton-sur-Mer pour une nouvelle édition du Festival BleuBleu, un événement qui propose toujours une programmation remplie d’artistes qu’on voit moins dans d’autres festivals québécois. Après deux jours, on peut dire qu’une fois de plus, le plaisir est rendez-vous.
Après avoir roulé sous la pluie depuis Montréal, je suis arrivé à Carleton-sur-Mer avec des rayons de soleil qui réchauffaient le cœur. Mon premier arrêt était le doublé Ariane Roy et P’tit Belliveau. J’ai mis les pieds à l’aréna Léopold-Leclerc avec quelques chansons à faire du concert d’Ariane Roy. Comme je l’avais vu au Club Soda, 48h auparavant, ce n’était pas plus mal. Elle était, fidèle à son habitude, bien en forme sur scène et elle a fait chanter la jeunesse gaspésienne en masse.
P’tit Belliveau
J’avais manqué le concert de P’tit Belliveau sur la grande scène des Francos et j’étais content de pouvoir le rattraper ici en territoire acadien. D’ailleurs, les drapeaux tricolores et étoilés étaient nombreux devant l’auteur-compositeur-interprète. Il a filé à travers son répertoire en proposant une version de son concert qu’il a fait en salle au cours des derniers mois. C’était une fois de plus terriblement efficace. Que ce soit avec Feel bonne ou encore Les bateaux dans la baie, P’tit Belliveau et son groupe offrent une performance convaincante.
Là où les différences se font sentir par rapport aux autres concerts, c’est dans les interventions colorées de P’tit Belliveau. C’est le cas pour le moment où il menace de retirer sa musique de Spotify si les gens ne chantent pas avec lui sur Mon drapeau acadjonne viens d’Taiwan. Il a notamment tenté d’offenser les gens avec : « Carleton-sur-Mer? Plutôt comme Carleton-sur-Pipi… » et « Dans le fond, la Gaspésie, c’est comme les Îles-de-la-Madeleine, mais way moins nice.» Des insultes auxquelles il ne croit pas qui a bien fait rire la foule. Plus tard, il sera beaucoup plus doux en clamant son amour pour la ville côtière et invitant les spectateurs à dire aux gens autour d’eux qu’ils les aiment.
Comme d’habitude, son rappel de L’arbre est dans ses feuilles a été un coup de circuit. Il a terminé le tout en solo en jouant la magnifique L’Église de St. Bernard qui m’a fait verser une larme. De plus, je n’avais jamais remarqué, mais P’tit Bellliveau joue avec une Ibanez 7 cordes comme Korn! Cool!
Anaïs Constantin
Pour cette deuxième journée, j’ai commencé mon périple avec Anaïs Constantin en solo au Naufrageur qui a offert un très bon moment de chanson, un peu rock et très mélancolique. Entre ses pièces, elle était au contraire souriante et racontait des anecdotes plutôt comiques. Je me demandais comment elle allait s’en tirer en solo, mais, accompagnée d’une trame de support à quelques occasions, elle a livré avec verve les pièces de ses EP, se concentrant surtout sur ce qui est sorti depuis 2020.
C’était particulièrement efficace sur Vive l’Amérique, Mes années 2000 et Isle-aux-Coudres. En plus de tout ça, elle a offert un medley souvenir de chansons-titres d’émissions jeunesse en commençant par Les intrépides et Rémi sans famille. Une bien belle manière de lancer cette deuxième journée.
Lia Kuri
Lia Kuri a lancé l’an dernier son premier album solo, Motherland. Le côté électronique est très présent dans la proposition de Kuri et à la Cabane à Eudore, c’est tout le contraire qui est privilégié. Kuri a donc adapté ses chansons à des versions solos où elle construisait à la guitare des boucles qui lui servaient de trame et sur lesquelles elle chantait ses mélodies convaincantes. C’était très réussi et ça mettait en valeur sa magnifique voix. Thistledown et Energy qui se sont bien traduites dans cette formule alternative. Elle a aussi repris la pièce Pigeons de Les Louanges, son chum. Dans un français impeccable, l’Américaine a livré la pièce à sa sauce. C’est un moment unique qu’a offert le festival BleuBleu encore une fois.
Edith Butler
J’ai manqué l’intégralité de Paul à Marc à Jos pour des raisons de nécessité de manger. Par contre, j’ai pu revenir au Quai de Carleton-Sur-Mer à temps pour la légende de la musique acadienne Édith Butler. À 83, c’est impressionnant de la voir encore si dynamique. Elle s’est concentrée sur les pièces de son album Le tour du Grand Bois qui est paru en 2021. Elle a notamment fait sa reprise de Jerrycan d’Anique Granger, une pièce qui se veut une réponse à la chanson Marie Caissie.
Elle a parlé de l’importance de la Journée nationale des peuples autochtones en parlant de sa grand-mère de Paspébiac et qui était Micmaque. Un peu plus tard, montrant qu’elle n’avait rien perdu de sa fougue, elle a demandé qui avait payé son billet pour la soirée. Puis, prenant à partie des gens qui parlaient, elle a sous-entendu qu’ils n’avaient certainement pas payé leur billet et qu’ils devraient se la fermer. Elle a même menacé de descendre dans le public pour leur régler leur cas. Une prise de tête pour le moins surprenant venant de cette dame de 83 ans.
Au final, bien que ce fût sympathique, le concert était somme toute correct sans plus. Par contre, dans l’ensemble, ces deux premiers jours de BleuBleu sont tout à fait réussis! On se reparle dans 48 heures!
Crédit photo: Louis Matthey