Aurores Montréal 2019 : Louis-Jean Cormier, Palatine, Salomé Leclerc et bien plus!
Hier, c’était une grosse journée d’Aurores Montréal. Le tout a débuté avec des vitrines bien garnies pour ensuite y aller du côté de la Maroquinerie pour un concert mettant en vedette trois pointures de taille.
En après-midi, les gens de l’industrie étaient invités à découvrir trois artistes de la relève québécoise au Nouveau Casino. The Forest Boys, Laurence-Anne et Misc étaient au menu. Ces derniers étaient les premiers à se lancer. Visiblement, le trio qui compte le talentueux pianiste Jérôme Beaulieu dans ses rangs n’en est pas à son premier rodéo. Ils ont très bien fait en montrant l’éventail de ce qu’ils savent faire. Jérôme Beaulieu est habile et les notes coulent sous ses doigts. William Côté et Simon Pagé sont tout aussi pertinents à la batterie et la contrebasse respectivement. L’écoute à l’intérieur du trio est active et leur permet de naviguer aisément à travers leurs compositions, tout comme leurs savantes reprises issues du répertoire de James Blake ou Suuns. De plus, le trio nous a présenté quelques nouvelles compositions du prochain album. Ça promet!
Puis, c’est Laurence-Anne qui a pris la scène. La jeune femme a bien fait et présenté les chansons de son excellent Première apparition, paru plus tôt cette année. Surtout qu’avec un univers comme le sien, qui n’est pas facile d’approche, ce n’est pas une mince tâche dans un tel contexte. Mais elle a assuré avec les morceaux Botanique, Instant zéro et quelques autres pièces.
Enfin, ce sont les Forest Boys qui ont fermé la marche. La bande de Québec est arrivée avec un rock énergique qui est marqué par les années 80. Pour le moment, ça reste un peu en surface. Ce sont tous de bons musiciens et c’est tissé serré au niveau musical. Mais leur groove manque de personnalité. Tout est trop propre. J’aurais aimé voir un peu plus de viscéralité, surtout qu’avec les capacités de Julien Chiasson (The Seasons) au micro, il y a de quoi plonger. Hier après-midi, les Forest Boys se sont laissés tenter par le cliché avec un moment de balade rock tiré d’un mauvais film de rockstar. Le projet est jeune et cherche toujours ses repères et avec un peu de nettoyage, je suis sûr qu’ils tiennent de quoi de précieux.
Une solide soirée
C’est Le Canal Auditif qui présentait la soirée à la Maroquinerie où s’enchaînaient Salomé Leclerc, Palatine et Louis-Jean Cormier. On était gâté. Et les trois artistes n’ont pas déçu les attentes.
C’est Salomé Leclerc qui a lancé le bal en duo avec José Major. Ils ne sont que deux sur scène, mais sonnent comme 5. La guitare de Leclerc était la plupart du temps pleine d’une distorsion puissante alors que Major se faisait aller sans bon sens derrières les tambours. Ils se sont concentrés sur les chansons de son dernier album, Les choses extérieures, à l’exception de l’excellente Arlon tirée de 27 fois l’aurore. On a eu droit à Entre chez toi et chez moi, Nos révolutions et Entre parenthèses qui se mélangeait avec Famous Blue Raincoat de Leonard Cohen. Une prestation tout à fait délicieuse.
Puis, c’était au tour de Palatine de prendre la scène pour jouer de nouvelles compositions, des pièces de Grand paon de nuit et de leur EP Bâton-Rouge. C’était bien filé, même si des fois, le groupe n’était plus sûr quelle chanson suivait. Est-ce qu’il se jouait de nous? Parce que dès que ça partait, c’était d’une solidité parfaite. Comme ce rouge me plaît, Ecchymose, Noir-nord ont toutes frappées dans le mile. Ils nous ont aussi raconté que c’est après un concert de Mark Berube à Aurores Montréal que le groupe est né avec la satisfaisante Baton Rouge. Une belle performance qui faisait du bien.
Bête de scène
Louis-Jean Cormier est un animal à part. Le frisé est débarqué à Paris pour jouer des nouvelles chansons, d’un album à paraître en 2020, qui est composé de titres sans guitares… en trio guitare, basse, batterie. Et même s’il avait peur de ne pas se souvenir de certaines paroles, il a assuré avec une solidité impressionnante. Il y a quelque chose qui se passe quand il est sur scène, comme si les fils se touchaient. Il a même, en plein milieu de Tout le monde en même temps, dit ouvertement qu’il y avait trop d’accords dans cette chanson-là. Après, son laïus, il reprend la chanson et la foule prend en feu. Il y avait de l’électricité dans l’air.
Dans les nouvelles chansons, de belles poésies avec des textes pertinents et de la belle mélodie. C’est sûr qu’en spectacle comme ça, ça va vite. Mais je peux vous dire que celle sur le rêve américain était marquante. Je me moi, paru un peu plus tôt cette année, était aussi un moment fort. La photo, la pièce qu’il a faite en rappel, est bien intéressante et évoquait étonnamment, le Green Theme de Baroness.
Rajoutez à cela St-Michel et Si tu reviens chantées par la foule. Le concert était réussi d’un bout à l’autre et le public parisien était choyé de rencontrer les nouvelles pièces de Louis-Jean Cormier. Ce dernier les a livrés avec son authenticité habituelle et il a été d’une générosité exemplaire.
C’était toute une soirée.
Crédit photo: Guillaume Roujas