Les EP à LP de juillet 2021 : Yves Tumor, Barrio Colette, Joyce N’sana et plus
Il y a peut-être moins de sorties que d’habitude en juillet, mais ce qui paraît est de qualité! Tour d’horizon des EP qui ont retenu mon attention.
Yves Tumor — The Asymptotical World
Yves Tumor continue dans la veine musicale de son dernier album, Heaven to A Tortured Mind, sur The Asymptotical World. Encore une fois, une certaine aura de mystère poétique entoure cet EP comme le signifie le titre : « asymptotique » sert à décrire une tangente vers une maxime théorique sans jamais réussir à l’atteindre. C’est ce but si clair et si inatteignable qui guide Yves Tumor à travers ces 6 chansons de qualité. Ça vaut tout à fait le détour. Jackie était déjà en soit une bonne première incursion, mais le reste des compositions est aussi intéressant. Son mélange de mélodies soul et de rock presque bruyant est encore une fois intéressant sur l’EP. Par contre, Tumor ose aller dans d’autres zones ici et là. Peut-être que ça présage les futures créations de l’Américain.
A Place to Bury Strangers — Hologram
A Place to Bury Strangers présente Hologram comme le début de la nouvelle incarnation du groupe. Dion Lunadon a quitté après 9 ans de loyaux services pour être remplacé par John Fedowitz, un ami d’enfance d’Oliver Ackermann et ils sont rejoints par Sandra, la femme du premier qui est aussi une batteuse. Tsé quand la vie fait bien les choses. Un peu plus rock’n’roll dans sa dynamique à plusieurs reprises, Hologram offre encore une fois une bonne dose du noise. Le grondement incessant de Playing the Part est l’un des bons moments de l’EP. Un détour qui en vaut le coup!
Lex Leosis — Terracotta
La rappeuse torontoise Lex Leosis continue de faire son petit bonhomme de chemin avec l’EP Terracotta où elle s’aventure un peu plus dans des chemins pop sans vraiment abandonner sa qualité de prose qu’elle a déjà démontrée sur l’album Mythologies et au sein de The Sorority avec Haviah Mighty. Wanted montre à quel point elle est capable de nous emporter sur une avenue amusante malgré les paroles sérieuses. Elle sort aussi son côté plus sensuel avec Hold Yah Down alors qu’elle est surprenante dans ses refrains de Won’t Wait. Un EP qui pourrait même être une bonne façon de découvrir le rap engagé et intelligent de Lex Leosis.
Babehoven — Nastavi, Calliope
Le moteur derrière les créations de Maya Bon, la femme derrière le projet Babehoven, sont assez sombres, ou à tout le moins émotifs. Pour ce deuxième EP de l’année, elle a pigé dans deux grandes césures dans sa vie. La mort de Calliope, son chien, lorsqu’elle était une jeune fille et ses origines. Maya Bon est à moitié croate et elle est née dans ce pays, mais n’y a pas mis les pieds de ses 5 à 21 ans. C’est alors qu’elle a décidé d’y retourner pour retrouver son père biologique qui est à la fois une personne importante pour elle, mais aussi un étranger. Bref, ces deux grands sujets s’entremêlent sur l’EP. C’est à la fois très beau et très triste. C’est un très bel EP qu’a pondu Maya Bon.
Joyce N’Sana — Obosso
Joyce N’Sana a été décoré du titre de l’une des révélations Radio-Canada de l’année en raison de sa voix impressionnante. Sur Obosso, son plus récent EP, elle démontre encore une fois qu’elle possède un instrument impressionnant. Elle offre sur le mini-album du reggae et du blues dans un mélange qui fonctionne généralement bien. On comprend rapidement sa force vocale et sa capacité à nuancer son interprétation. Le seul défaut, ce sont les arrangements des chansons qui manquent cruellement d’audace. On ne retrouve pas le même plaisir que lorsqu’on la voit en concert, débordante d’énergie. Dommage, ça ternit le plaisir. N’en demeure pas moins que c’est une jeune femme à suivre parce qu’elle a tout pour accomplir de grandes choses musicales.