Chroniques

Connor Seidel : porter à la scène l’ambitieux projet 1969 | Entrevue

L’an dernier, 1969 voyait Ariane Moffatt, Louis-Jean Cormier, Half Moon Run, Les Sœurs Boulay, Elisapie et plusieurs autres s’inspirer de cette année marquante sur album. Le projet est le bébé du musicien et réalisateur Connor Seidel qui s’apprête à le transposer sur scène.

J’ai rejoint Connor Seidel alors qu’il prenait une petite semaine au soleil en Californie avant de revenir travailler sur la version scénique du collectif 1969. C’est presque un miracle de penser qu’il a réussi à réunir autant de collaborateurs du projet dans le même concert étant donné leurs horaires respectifs chargés. Les mélomanes pourront voir Claudia Bouvette, Elisapie,  Elliot Maginot, Half Moon Run, Jason Bajada, Joseph Mihalcean, Les Sœurs Boulay, Matt Holubowski, le Quatuor Esca et Safia Nolin sur la scène du MTELUS, dans le Quartier des spectacles, le 4 mars prochain.

Un album qui se démarque

Connor Seidel est conscient qu’à la base, c’était un projet entièrement égoïste. « Dans le sens que je l’ai fait pour moi, pour le faire. Pas pour le commercialiser. C’était une excuse pour écrire avec ces artistes ou rencontrer certains d’entre eux et travailler avec eux. C’était un album qui s’est fait pour nous par nous. » Et comme c’est souvent le cas lorsqu’on fait les choses pour soi plutôt que pour plaire, l’album a connu un beau succès à sa sortie.

Ce succès s’explique peut-être par l’homogénéité impressionnante compte tenu de la variété d’artistes qui se sont prêtés au jeu. « C’était ma grosse peur : de sortir un album qui fait  »artistes variés » où chacun fait ce qu’il fait normalement. Ce que je voulais faire, c’était de créer un univers et que chaque artiste y prête sa voix ou cherche le moyen de s’intégrer à ce monde-là. » Il faut dire que le fait d’avoir un arrangeur de cordes pour l’album au complet, et Connor Seidel qui jouait de la guitare à travers celui-ci, permet de garder un fil sonore grâce à la musique.

Comment le transposer sur scène

« J’ai hésité longtemps avant de décider qu’on irait vers la scène quand l’album est sorti. J’avais peur aussi qu’avec la quantité d’artistes accomplis qui se retrouvent sur l’album, ce soit difficile d’y arriver. On ne peut pas faire une petite salle de 300 ou 400 places. Il fallait quelque chose de gros. Puis, il y a aussi la logistique. Même l’album était 90% logistique et bureaucratie et 10% création. Je me disais que ce serait la même chose avec le concert. Mais Montréal en Lumière m’est arrivé avec une offre qui permettait de faire vivre le spectacle sur scène. Finalement, il y avait de nombreux artistes qui étaient disponibles, alors nous avons plongé. »

Ce n’est pas simplement une question d’artistes disponibles, mais aussi une question d’avoir un bon groupe sur scène. D’ailleurs, Connor Seidel a décidé de se concentrer sur son rôle de directeur musical plutôt que celui de musicien, bien qu’il n’exclue pas totalement la possibilité qu’il vienne sur scène pour jouer un ou deux morceaux. Il faut dire que le Montréalais n’est pas particulièrement friand de la scène. « Ce n’est pas pour moi. Ce n’est pas l’aspect que j’aime d’être musicien. Il y a un compromis inévitable à faire sur scène qu’il est difficile d’assumer. Ça demande un niveau d’engagement envers la scène, que tous les artistes avec qui je travaille ont que je n’ai juste pas. Je trouve ça tellement impressionnant. »

Quand on lui parle de la formation, Seidel est particulièrement heureux d’avoir le batteur Robbie Kuster dans l’équipe. « Quand tu le vois jouer sur scène, avec un gros sourire sur son visage, qui s’adapte à toutes les erreurs et en faire de la beauté, c’est incroyable. Donc quand il y aura des erreurs pendant le concert, Robbie sera là pour les régler. Et tout sera parfait. » Il n’y a pas seulement Kuster qui sera sur scène. Il y aura aussi Eveline Grégoire-Rousseau (The Barr Brothers) à la harpe, Joseph Marchand (Joseph Michalcean) à la guitare, Alex Francœur au saxophone, le Quatuor Esca aux cordes et Mathieu Sénéchal (Charlotte Cardin) à la basse. Bien sûr, tous les musiciens ajouteront aussi leur grain de sel lorsqu’ils viendront jouer leur chanson.

Ça promet d’être une grande soirée au MTELUS qui fera vivre pour une soirée l’album 1969 dans le cadre de Montréal en Lumière. Si vous avez déjà beaucoup écouté l’album, ce sera une occasion unique de voir un projet mené par l’un des réalisateurs et musiciens parmi les plus intéressants de la scène montréalaise.

Pour vous procurer des billets pour le concert 1969 Live présenté par La Presse le 4 mars prochain au MTELUS dans le Quartier des spectacles, c’est par ici.

*Cet entrevue a été crée en collaboration avec Montréal en Lumière.

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