Les albums parfaits des années 70
Kraftwerk — Autobahn (1974)
Philipps
En 74, Autobahn était un premier album concept révolutionnaire. Les allemands de Kraftwerk ont enregistré TOUS les sons et les rythmes à la mitaine, qui furent méticuleusement superposés sans l’aide d’un programme digital (parce que ça n’existait strictement pas à l’époque). Fins patenteux, le groupe a conçu des engins nommés machine drum et ont expérimenté l’usage du vocoder sur la voix. Toutefois, Autobahn est loin d’être un album entièrement électronique, car le violon, la flûte, le piano et la guitare y seront utilisés pour une dernière fois en carrière. L’idée principale du côté A était de fournir un paysage musical à une autoroute. Ce disque a été le précurseur au genre électronique que seul le génie de Kraftwerk a pu développer et ainsi, inspirer les générations suivantes. (EL)
Bob Dylan — Blood On The Tracks (1975)
Columbia
En décembre 1974, peu avant la sortie du quinzième album en carrière du poète, Dylan jette l’enregistrement initial et réenregistre les pièces dans un studio de Minneapolis. La version définitive de ce disque contient donc cinq chansons enregistrées à New York et cinq autres au Minnesota. Après avoir reçu de nombreuses critiques mitigées, cette production s’élève aujourd’hui comme l’un des grands disques de Sa Sainteté. Associées aux tensions conjugales vécues alors par l’auteur, les chansons de Blood on the Tracks s’écoutent avec un scotch « on the rocks » et une boîte de Kleenex à portée de main. (SD)
Harmonium — L’Heptade (1976)
CBS Disques
L’Heptade paraît le 15 novembre 1976, le jour où le Parti Québécois entre au pouvoir pour la première fois. Ce double album de rock progressif et symphonique est le 3e et dernier disque enregistré par Harmonium. L’oeuvre imaginée et captée dans la campagne de Saint-Césaire (mon village natal) est conçue autour du nombre sept (7). C’est que le noyau formé de Serge Fiori et Michel Normandeau porte une fixation sur le 7, car le nombre figure dans maintes religions ; les sept portes du ciel, les sept chakras, les sept niveaux des Rose-Croix, etc. Harmonium comptait aussi à l’époque sept musiciens! Fiori décrivit alors les sept niveaux de conscience de la vie d’un personnage, de la folie à la sagesse. Le compositeur et chef d’orchestre Neil Chotem est recruté pour les arrangements, qui se marieront magiquement à la poésie tourmentée de Fiori. (EL)
Ramones — Ramones (1976)
Sire Records
En 1976, avec 6400$ en poche, les Ramones se retrouvaient en studio pour la première fois de leur carrière. Ils s’apprêtaient alors à enregistrer le premier album punk à avoir vu le jour, du moins aux dires de plusieurs historiens du rock. Quatorze chansons en 29 minutes. Deux guitares, une basse et une batterie. Aucun solo de guitare. L’éponyme des Ramones est un majeur bien relevé à tous ces groupes qui, à l’époque, versaient dans la démesure. Un disque qui n’a plus besoin de présentation. 1-2-3-4 ! (SD)
Fleetwood Mac — Rumours (1977)
Warner
Fin 1974. Le couple d’américains formé de Lindsey Buckingham et Stevie Nicks joignent le groupe anglais Fleetwood Mac, originalement composé de Mick Fleetwood puis de Christine et John McVie. Cette association est tout de suite fructueuse malgré le drama au sein du groupe. En 1975, leur album homonyme atteint les sommets. Toutefois, ce premier disque unissant la nouvelle mouture de Fleetwood n’était que la version beta de Rumours, véritable usine à tubes qui s’est vendu à plus de 100 millions d’exemplaires dans le monde. Rumours est resté dans les palmarès britanniques pendant 10 ans ce qui constitue un record. La planète entière sait fredonner Dreams. Un classique de la pop qui a consacré Fleetwood Mac comme l’un des plus grands groupes de sa génération. (EL)