FIJM 2017: The Brooks et Charles Bradley & His Extraordinaires
Ça y est, je suis de retour de Petite-Vallée, dont je vous parlerai très bientôt, pour me lancer dans le Festival de Jazz à plein régime. Ma première soirée était en soi un événement. Charles Bradley, maintenant parrain de la soul depuis la mort de James Brown était à Montréal pour gâter les montréalais de sa voix au Metropolis.
Les bons sitedemo.cauits locaux
Alan Prater et sa bande se font aller le funk et le soul depuis un bon bout de temps sur la scène locale. Ces habitués du Dièze onze seront très présents pendant le Festival de Jazz, notamment sur la grande scène à deux reprises. Pour le moment, nous avions le privilège de les voir dans le Metropolis en première partie de Bradley. Alan Prater, Dan Thouin et toute la bande en ont mis plein la vue et les oreilles aux spectateurs présents. La foule était déjà dense et a été conquise par l’incroyable charisme de la formation. Prater a même lancé : « How y’all feeling? ». À des cris généreux, mais pas assez à son goût, Prater s’est exclamé : « Montreal, y’all sound like Toronto! » Suite à une réaction forte en désapprobation. Il a répété le jeu et la foule a crié comme si sa vie en dépendait. N’en fallait pas plus pour relancer le combo.
On a eu droit à des cuivres inspirés et techniquement irréprochables, des chansons qui donnent envie de danser, des moments d’intimités et une première partie de luxe.
Vous avez dit extraordinaire?
Charles Bradley n’est pas jeune. J’étais privilégié de pouvoir d’avoir la chance de le voir sur scène avec ses 68 ans bien entamés. Rajoutez à ça la maladie qui l’a foudroyé dans la dernière année et vraiment, un sentiment de dernière communion avec cette voix magnifique ne pouvait que nous assaillir. Conscient de la chance qu’il avait d’avoir récupéré de l’épreuve qu’il avait reçue, Bradley était tout amour. À plusieurs reprises, il nous a exhortés à nous aimer. Après tout, « love is what makes the world go round »! Avec sa voix unique et un groupe rodé au quart de tour, il a livré plusieurs tubes convaincants. Les cuivres étaient parfaits, la guitare groovy à souhait et l’ensemble délicieux pour les oreilles.
Charles Bradley avec ses déhanchements, c’est un peu comme ton grand-papa un peu trop horny qui a du swag… ça fonctionne en ti-péché. Tout était réussi, mais sa version étendue de Changes, une reprise de Black Sabbath, était particulièrement chargée en émotion. Il faut dire que Bradley a perdu une grande amie en Sharon Jones dans la dernière année. Les poils se sont levés sur mes bras à l’attaque du refrain impeccable qu’il nous a livré. Il en a profité pour nous enfiler plusieurs chansons de Changes paru en 2016. C’était une expérience aussi touchante que les vêtements de Bradley sont excentriques. Et croyez-moi avec son linge à paillette, Bradley flashait pas à peu près. Espérons fortement que ce n’est pas la dernière fois que l’homme rempli de soul nous visite. Longue vie à toi Charles!