POP Montréal 2017 : Soirée du 14 septembre #3
Ambiance de marché aux puces pour le lancement de Nicolet
C’est dans un White Wall Studio assez rempli et humide (de chaleur!) que la formation montréalaise Nicolet lançait le très bon Hochelaga. Devant un public assez attentif, le groupe, mené par Étienne Hamel, a fait défiler les chansons de sa plus récente galette de manière efficace, malgré une durée de performance assez limitée. Selon une ambiance de marché aux puces, le ton de l’évènement était plutôt bien donné. Les garçons ont joué devant un grillage en bois type « clôture de jardin », accompagné de petites guirlandes de lumières. Assez créatif comme décor. Accompagné de ses fidèles acolytes, Hamel a livré une performance éclatée en lançant quelques blagues spontanées par-ci, par-là. Le tout a su faire tenir l’auditoire en haleine. À vrai dire, on sentait beaucoup de fébrilité en l’air pour ces jeunes gens. L’opus Hochelaga s’est mérité plusieurs mentions favorables de la part des critiques, et avec raison. Sur scène, les chansons sont pertinentes, plutôt bien exécutées et rafraichissantes. Les élans instrumentaux sont poignants et passionnés. Pas des farces, ça donnait le goût de se vêtir de chemises fleuries et de se balancer de tout bord, tout côté. Honnêtement, le talent est bien là. On leur souhaite que du bon pour la suite.
Se confesser avec Vagabon
Direction vers l’Église St.John The Evangelist pour y croiser l’Américaine Vagabon (de son vrai nom Laetitia Tamko) et ses deux musiciens. Quelque temps après la parution de son album Infinite Worlds, la chanteuse revient en sol montréalais pour présenter ses plus belles chansons rock dans un décor… qui, ma foi, était bien catholique pour l’occasion. Même si, à quelques reprises, Tamko s’est montrée un peu timide, elle a tout de même bien livré la marchandise. Pendant le titre Cold Apartment, les murs vibrent fort. Le plancher craque. La caisse claire donne le tempo. Les éclairages changent d’intensité au fur et à mesure. Le rythme est là. Quant à Alive and A Well, la sensibilité de l’Américaine atteint son apogée. Seul derrière sa guitare, Tamko chante cette magnifique ballade avec un timbre touchant. Difficile de ne pas verser quelques larmes au fil des paroles. Plus tard, le groupe joue sur différentes émotions, différentes tonalités : la joie/la colère, le fort/doux. Minneapolis dégage une énorme intensité derrière ses motifs de guitare rugueux et parfois distordus. The Embers reste pleine de douceur et monte tout en intensité par la suite. Le tout pour capter l’attention de l’auditoire. Ça a très bien fonctionné. Aucun parasite sonore ne s’est fait entendre. Le silence se faisait des plus complets. Pas de discussion de chasse et pêche… ou de série télévisée… ou de journée de travail. Eu-re-ka. Tamko a compris comment gagner son public. En étant extrêmement naturelle et sympathique. Confesser avec Vagabon? Plutôt se confier. Elle était là pour panser tous les tracas de chacun d’entre nous. Il fallait tout simplement se concentrer sur sa musique. Du début, jusqu’à la fin.
Réchauffer la salle avec Nnamdi Ogbonnaya
Originaire de Chicago, c’est Nnamidi Ogbonnaya qui a ouvert pour Vagabon avec son jazz/hip hop instrumental très particulier retrouvé sur sa plus récente offrande DROOL, paru en mars dernier. Quel était le mot d’ordre? Festif. L’Américain s’est montré bien dynamique dans l’église en interprétant plusieurs titres qui donnaient la bougeotte. Pas question d’être assis sur son banc d’église du début jusqu’à la fin de la prestation. Véritable bête de scène, le meneur de jeu incitait le public à participer au concert en bougeant sur des rythmes dansants. Seul petit point, le jeu des lumières était peut-être un peu abusif… Les yeux pouvaient se retrouver rapidement agressés. Simple petit bémol parce que sinon, côté musique, tous les éléments étaient là pour assurer une bonne première partie. Pétillant, vous dites? Oui. Une autre belle découverte du label Father/Daughter Records.