Trap Them
Trap Them – Crown Feral
- Prosthetic Records
- 2016
- 40 minutes
Trap Them revient avec Crown Feral un nouvel album signé Kurt Ballou, le réalisateur de prédilection du groupe (et de pas mal tous les groupes qui font dans le fuck toute nihiliste). Un nouvel album sur lequel le groupe poursuit son évolution avec des textes et des structures mieux définis avant et plus travaillées, deux ans seulement après le vaillant Blissfucker qui relevait déjà pas mal la barre dans la discographie du groupe.
Pas qu’on remarque une variation sur les thèmes ou dans la construction des chansons. Non. On est encore ici dans un horizon visqueux de décadence et de corruption par dessus lequel Ryan McKenney vomit son fiel et son nihilisme de concert avec une marrée de riffs gras.
Mais les gars réussissent de mieux en mieux à sitedemo.cauire des chansons qui se distinguent les unes des autres sans pour autant changé d’un iota la facture sonore ou leur éthique de travail et de composition. Et dans le cas de Trap Them, dont l’objectif est de faire dans l’agression enregistrée sur disque, c’est quand même bienvenu.
Comment je pourrais bien vous donner un exemple de ce que je veux dire…
Dans le fond, si on compare l’écoute d’un album de Trap Them à une situation dans laquelle on se ferait pitcher dessus, du haut d’une tour, des blocs de ciment sur la gueule pendant 40 minutes, eh bien, sur Crown Feral, vous vous rappelleriez des blocs qui ont fait le plus mal après l’exercice.
Parmi ces morceaux, le dernier, Phantom Air est particulièrement réussi.
Mais un album de Trap Them n’est malheureusement rien de plus qu’une garantie de se faire cracher au visage par la «prose» de McKenney et rentrer dans la mur par les arrangements de Ballou.
Car justement, on dirait que le groupe ne veut pas changer de réalisateur. Ballou est un chaman de la console et de l’enregistrement, je l’ai dit à plusieurs reprises sur ce site. Mais on commence à sentir qu’il n’est pas un grand leader en studio, bref, qu’il vend au groupe un son, le sien.
Quand il travaille avec des groupes bouillants d’originalité et de créativité ou assez loin de son style – je pense entre autre à Torche, Russian Circles, Genghis Tron, ISIS, Bats entre autres – il rehausse grandement la qualité du sitedemo.cauit.
Mais ce qu’il fait depuis 2008 déjà avec Trap Them, ce qu’il fait avec Baptists, Nails, This Routine is Hell ou même All Pigs Must Die – qui font tous dans le sludge plus ou moins hardcore – finit par toujours sonner pareil. Les guitares et le drum surtout. Bref, Mi Amore, le défunt groupe de Québec, a enregistré The Lamb en 2005, à Salem, avec Ballou et leur album avait déjà cette signature.
Trap Them n’y échappe pas. Et c’est le talon d’Achille de ce Crown Feral. Prochaine fois les gars, allez-y avec Matt Bayles.
MA NOTE: 7/10
Trap Them
Crown Feral
Prosthetic Records
32 minutes