L’année dernière, Chris Walla a pris la difficile décision de quitter Death Cab For Cutie, groupe qu’il avait formé avec Ben Gibbard dix-sept ans plus tôt. Il disait vouloir continuer à faire de la musique, mais n’avait plus le feu sacré pour la tournée et tout ce qui l’entoure. Depuis, Death Cab For Cutie a fait paraître le très ordinaire Kitsungi alors que Walla a réalisé quelques disques, dont l’excellent premier album de S.

Tape Loops est un objet bien unique. Il a ce côté atmosphérique qui laisse la place au silence tout comme l’a fait avec brio Bohren & Der Club Of Gore. Il y a aussi dans les tonalités des résonnances évidentes à Death Cab For Cutie. On reconnaît le son de clavier qui a fait les beaux jours de Transatlanticism. Cependant, Walla livre un Tape Loops somme toute moyen. L’album peine à laisser une trace et malgré la noble intention de faire des expériences avec des bandes analogues. Le résultat peine à lever.

Lorsqu’on écoute Piano Nights de Bohren & Der Club Of Gore, malgré tout l’espace présent pour réfléchir et se perdre dans le vide, la musicalité est toujours là pour nous rattraper et nous amener ailleurs. Ainsi, on butine entre les sphères de réflexions et entre les émotions. Sur Tape Loops, on se retrouve devant une seule et même tonalité qui semble se répéter ad nauseam sur quarante minutes avec quelques petites pauses. En fait, ce sont plusieurs répétitions, chaque pièce étant une variation des mêmes notes.

Cela aurait pu donner un résultat franchement intéressant, mais on demeure dans le très moyen. Tape Loops ne réussit pas à nous envahir et nous submerger dans son univers sonore. On reste en apnée, incapable de réellement se laisser émouvoir. I Believe The Night est peut-être la plus efficace, mais est-ce peut-être simplement sa durée qui ne s’éternise pas? Pour étirer en longueur encore faut-il qu’un certain développement se passe. Tape Loops ne réussit pas vraiment à nous emporter avec lui.

Malgré cela, la volonté derrière Tape Loops est tout à fait louable. Et quelques flashs ici et là nous donne espoir. Malheureusement, ces espoirs ne se concrétisent pas. Les admirateurs de Transatlanticism retrouveront par contre ce son de clavier qui a sans doute bercé plusieurs soirées. De ce côté, ça donne un petit bonbon au tympan.

Ma note: 5,5/10

Chris Walla
Tape Loops
Trans Records
39 minutes

http://trans-records.com/

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