Chocolat
Rencontrer Looloo
- Dare To Care Records
- 2016
- 32 minutes
À l’automne 2014, la version rock psychédélique de l’auteur-compositeur-interprète Jimmy Hunt revenait à la vie. En effet, la formation Chocolat reprenait du service (6 ans après le célébré Piano Élégant) avec la parution de l’excellent Tss Tss; un disque auquel j’ai prêté l’oreille un peu tard malheureusement et qui met de l’avant du gros rock de poteux basé sur le groove plutôt que sur la performance des instrumentistes. C’est en assistant à l’une de leurs prestations au Festif! de Baie St-Paul que j’ai cliqué sur cet album.
La semaine dernière, Chocolat était déjà de retour avec Rencontrer Looloo. Pour vous donner une petite idée de la démarche artistique qui caractérise ce nouvel opus, je vous invite à lire la description de cedit «album-concept» envoyée via un communiqué de presse. Ça se lit comme suit: «Par-delà les montagnes de Mars et la mystique des pyramides se dessine déjà la silhouette de Looloo, ce demi-dieu issu des poussières galactiques, cet exalté vibrant au rythme d’une épiphanie sertie de bouteilles de Cherry Coke et de pretzels. Sa tête de guitare électrique chante l’avènement d’un nouveau Golden Age strident de distorsion, d’une fuite inéluctable vers les confins de l’univers pour renouer avec ceux qui nous donnèrent l’intelligence et le hard rock. Si seulement vous pouviez le voir, si seulement, vous comprendriez…»
Mais il ne faut pas être dupe avec Chocolat, la bande à Hunt aime bien brouiller les pistes… ce qui est toujours satisfaisant! Réalisé par le guitariste de la formation (l’un de mes guitaristes kebs préférés), Emmanuel Éthier, on retrouve le côté narcotique du quintette intact, mais c’est moins grinçant. Si Tss Tss misait sur un côté plus salopé, cette fois-ci, on assiste à un raffinement du son d’esemble de Chocolat. À la fois glam rock, un peu prog, parfois soft rock, Rencontrer Looloo est rétrofuturiste, flirte moins avec Hawkwind et renoue avec le penchant «stonien» de sa musique.
Rencontrer Looloo est plus travaillé, mieux réalisé et mise beaucoup plus sur le «musicianship» que le précédent effort. Moins accrocheur, du moins lors des premières écoutes, il n’en demeure pas moins qu’on a affaire encore une fois à un excellent disque. Même si Hunt est mélodiquement moins présent qu’en mode solo, l’exécution est plus précise, plus fluide et met parfaitement en relief l’immense talent musical de Chocolat. Bref, c’est l’album d’un groupe à part entière qui évite l’effet «Jimmy Hunt et ses ouailles». Ceux qui me lisent depuis des lustres savent à quel point je préfère mon rock psychédélique en format abrasif. Sur Rencontrer Looloo, l’inclinaison décapante s’efface un peu, mais ça demeure de premier ordre du début à la fin.
Mes chansons de prédilection? J’ai adoré Retrouver Looloo qui fait penser à Ty Segall, mais en moins lourd. J’ai tripé sur l’extrait, Ah Ouin, pièce à cheval entre glam rock et power-pop. Le space-rock, un peu John Carpenter, intitulé Koyaanisqatsi (Apparition), a fait parfaitement mon bonheur. J’ai adoré le soft rock jazzistique entendu dans On est meilleurs qu’R.E.M et le retour au folk rock seventies de l’album Piano Élégant, titré Les Mésanges, atteint la cible.
Je ne peux rien reprocher à ce nouvel album de Chocolat. La bande refuse le surplace et propose une troisième offrande différente et parfaitement assumée. N’ayez aucune inquiétude, vous serez tout à fait en mesure de vous en rouler un p’tit à l’écoute de cette création. Toujours une bonne chose.
Ma note: 8/10
Chocolat
Rencontrer Looloo
Dare To Care
32 minutes