Angel Olsen
Burn Your Fire For No Witness
- Jagjaguwar Records
- 2014
- 45 minutes
C’est en 2011 que nous avons d’abord eu connaissance de l’existence de mademoiselle Olsen, à l’écoute de l’excellent Wolfroy Goes To Town, énième gravé du sitedemo.cauctif Will Oldham aka Bonnie Prince Billy. Sa voix versatile et intemporelle était instantanément remarquable sur ce disque très épuré. Il n’aura pas fallu beaucoup de temps à l’Angel pour apprendre à voler de ses propres ailes et quitter le nid douillet de son mentor: elle nous a offert une première oeuvre solo l’année suivante.
Half Way Home était un album sans faille pour tout amateur de néo-country-folk, habitué de la clique du prince. Les chansons étaient puissantes et les mélodies d’Olsen avaient tout pour plaire. Le problème principal de ce premier jet résidait surtout au niveau de la sitedemo.cauction et de la forme, beaucoup trop lisses et convenues pour votre humble scribe.
Une autre année plus tard et la voilà qui revient déjà à la charge afin de passer l’épreuve difficile du deuxième album. Burn Your Fire For No Witness est un animal d’une tout autre nature qui s’avère très réussi.
La pièce d’ouverture, Unfucktheworld, est exécutée par Olsen seule à la guitare et sa voix est passée dans un filtre qui crée la parfaite illusion d’être en train d’écouter un 78 tours folk des seventies. Le groupe complet avec qui le disque a été enregistré se fait remarquer dès la deuxième piste, l’étonnante grunge Forgiven/Forgotten. On revient ensuite en terrain plus country, mais avec un beau gros son nappé de fuzz, sur Hi-Five. Un triplé en intro qui a beaucoup de punch.
La mélancolie, héroïne principale de son premier solo, se repointe en force avec l’excellente White Fire et son texte très personnel (d’où est tiré le titre de l’album) couché sur des arrangements minimalistes. On profitera également plus tard de cet aspect plus dramatique sur Iota et Dance Slow Decades. Entre-temps, un autre trio de pièces plus rock (High & Wild, Lights Out et Stars) viendra titiller nos pavillons et nos tympans et c’est tout en tranquillité que se terminera notre session d’écoute avec la douce Enemy et la très organique Windows.
Angel Olsen signe ici un second disque très convaincant qui nous permet d’affirmer haut et fort qu’elle a trouvé sa voix et qui expose sans vergogne et sans gêne toute l’étendue de son talent. Nous n’avons vraiment pas fini d’entendre parler de cette brillante auteure-compositrice-interprète et nous la retrouverons sans aucun doute sur plusieurs listes de fin d’année, même si on en a tous vraiment marre d’entendre parler de ces satanés palmarès en janvier, pas vrai?
Ma note: 8/10
Angel Olsen
Burn Your Fire For No Witness
Jagjaguwar
45 minutes
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