Critiques

Delachute

Canal

  • Courage Holdings Inc.
  • 2024
  • 22 minutes
6

Delachute lance son premier album. Après un EP célébré en 2021, l’auteur-compositeur-interprète montréalais à la voix chuchotée présente un album en bonne et due forme. Si l’EP avait été inspiré par les histoires des gens qu’il avait côtoyés dans le cadre de son travail en milieu carcéral, l’album Canal est plutôt inspiré de la vie personnelle du québécois qui a vécu une peine d’amour.

Sur Canal, Delachute propose la suite logique à ce premier EP qui verse dans l’indie-rock aux arrangements simples, mais efficaces, avec des mélodies intéressantes portées par cette voix qui est chuchotée dans laquelle on retrouve beaucoup de souffle. Le tout donne l’impression qu’un fantôme nous raconte des histoires passées. D’une certaine manière, c’est vrai sur Canal qui encapsule une période très circonscrite de la vie de l’auteur-compositeur-interprète.

On retrouve sur Canal des pièces qui rappellent beaucoup ce qu’on entendait sur le premier EP. C’est vrai pour la groovy Shoot the Seagull qui est dynamique et portée par la guitare ainsi qu’une batterie très simple. On y entend tout de même certains des moments les plus mordants de guitare depuis que Delachute existe. Nausia, dans le même ordre d’idée, suit le même genre de patron qui fait qui frappe dans le mille.

Il y a aussi sur Canal des pièces qui sortent de ce qu’on avait entendu à ce jour de Delachute. C’est le cas pour Don’t Wanna Know How You Feel et Overseas qui font de la place à de la guitare acoustique et qui tombe plus dans un registre pop-rock. Même si l’auteur-compositeur-interprète trouve toujours le moyen d’habiller ses compositions pour les faire sentir des sentiers battus. Sur Overseas, c’est particulièrement vrai grâce aux cordes qui viennent magnifier le tout.

Il y a beaucoup de vulnérabilité dans les paroles de Delachute sur Canal. On le voit avec IWBYH qui a un petit quelque chose de désespéré dans la voix chuchotée. Dans l’ensemble, c’est une couleur qui passe bien à travers le micro, surtout entouré de l’instrumentation du Montréalais.

Le plus gros défaut de Canal est sa courte durée. Si on enlève les interludes, on se retrouve devant un album de 7 chansons d’à peine 20 minutes. Ça donne un peu l’impression que Delachute ne va pas toujours au fond de ses idées ou ne les développe pas assez. À titre de comparaison, l’EP paru en 2021 dure une minute de plus. Le temps, ce n’est pas tout, mais dans l’ensemble, il semblait plus achevé comme projet.

Ça demeure que Delachute est une voix de plus très intéressante qui s’ajoute dans le paysage sonore qui offre une couleur inusitée. Ça vaut la peine de découvrir cet auteur-compositeur-interprète qui a une proposition novatrice.

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