Critiques

The Linda Lindas

No Obligation

  • Epitaph Records
  • 2024
  • 35 minutes
7,5

Les adolescentes californiennes ayant créé le buzz il y a quelques années, The Linda Lindas, continuent de faire parler d’elles pour les bonnes raisons. Leur dernier album en date, No Obligation, oscille entre les brûlots frôlants la vitesse de croisière des cadences hardcore dans Excuse Me et les hymnes enchanteurs à la sauce power-pop (All In My Head) et pop-punk (Don’T Think).

Dès sa première attaque, les musiciennes, maîtrisant pourtant l’art des refrains pop à puissance 1000, décident d’y aller avec l’air le plus renfrogné, la pièce-titre. Gracieuseté de la dégaine de la bassiste Eloise Wong à la voix.

La dangereusement radiophonique All In My Head nous ramène en territoire pop. « Dangereusement radiophonique », car ça pourrait presque enlever de l’edge au groupe. Toutefois, si les filles font de la pop accessible comme ça, c’est qu’elles en ont envie. Et le plaisir s’entend. Les Linda Lindas peuvent se réclamer sans gêne de l’héritage des Blondie (surtout sur Lose Yourself) ou des Go-Go’s (Nothing Would Change).

No Obligation contient suffisamment de vers d’oreille pour avoir une couple de chansons chouchous après quelques écoutes. Comme Too Many Things (malgré une certaine redondance dans la répétition du titre).

Si on s’amuse au jeu des références en parcourant l’album, Once Upon a Time reste peut-être la seule inclassable. Peut-être est-ce dû à son changement de tempos et de structures. Elle semble aussi moins inspirée mélodiquement que les autres. Même la pièce-titre, davantage hurlée que chantée, reste le fruit d’un meilleur flash musicalement.

L’alliance entre Weird ‘Al Yankovic et les filles sur la pièce espagnole Yo Me Estreso est justement un très bon flash. Surtout que l’humoriste joue de son accordéon sans tenter de voler la vedette.

Le cliché serait de dire que les filles ont gagné en maturité avec ce deuxième album. Pourtant, et c’est loin d’être un reproche, No Obligation dégage encore une énergie juvénile en continuité avec Growin Up, sortie en 2022. Peut-être que des influences plus diversifiées se font entendre, mais ça ne vieillit pas l’offre pour autant.

Ça déborde tellement de simples qu’on a l’impression d’avoir entendu la moitié de l’album avant sa sortie. On n’a qu’à penser à Resolution/Revolution ou Too Many Things. Ça n’enlève rien aux qualités intrinsèques des dites pièces, mais ça enlève un brin d’effet de surprise.

Même si elle sonne moins lo-fi ou noisy que Bikini Kill ou Huggy Bear, le message de Linda Lindas ne se dilue pas non plus dans les arrangements orientés vers la pop. Au contraire.

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