Inspiré par sa passion pour le cinéma et ses expérimentations, Vanille (AKA Rachel Leblanc) présente Comme elle est verte ma vallée, un spectacle concept qui allie musique et projections scéniques. Le tout avec la collaboration du cinéaste Samy Bennamar. Retour sur une soirée remplie d’émotions.

En me poussant en bixi électrique, de l’Olympia à la Sala Rossa, après avoir photographié Tangerine Dream, les murs de la salle mythique du Boulevard Saint-Laurent ne tremblaient pas autant que d’habitude. Personne ne se tenait à l’extérieur pour flâner ou fumer. Pendant quelques secondes, je me suis demandé si la salle était à moitié vide. Une fois arrivé, ce fût tout le contraire. Entre un avant-salle assis à des tables et l’arrière debout avec un verre à la main, les spectateurs étaient tranquilles, déjà conquis par la mélancolie de l’automne. 

ALINE WINANT

C’est avec son groupe, sans artifice ou projection, qu’Aline Winant ouvrait la soirée. Présentant du matériel en anglais et en français, entre nouvelles et vieilles chansons, elle présente un univers folk doux où chaque chanson se succèdent comme une anecdote dans un souper de famille. Se présentant en solo ou avec ses musiciens, cette jeune musicienne a utilisé le prétexte d’une première partie pour roder les chansons de son premier EP paru en mars dernier : Suddenly, everyone’s a stranger in my family. 

VANILLE

Pendant que les musiciens se préparent, le projecteur s’allume. On installe plus de chaises à l’avant pour profiter de ce qui s’en vient.

Interprétant son dernier album, La Clairière, sans interruption, Vanille, arborant une magnifique robe rouge, tel un chaperon, qui rappelle son lancement d’album réussi, ne se ménage pas pour autant. Plus rodés que jamais, les musiciens s’exécutent sans poser de questions et le concert avance rondement.

Chaque chanson à sa scène unique. Filmées en pellicule par le cinéaste Samy Bennamar, les images présentent des images de la nature en couleur ou en noir et blanc. Le tout avec quelques caméos de Vanille et des animaux de la ferme curieux devant la caméra de Bennamar. Dès l’ouverture, on voit un livre, rappelant Peau d’Âne de Jacques Demy qui présente l’aventure qui suit. Avant d’être une musicienne, Vanille est cinéphile. Rappelant une époque baroque, voir du cinéma muet, le monde idéal de celle-ci est transparent, doux où le soleil brille sur le bord de la fenêtre de son château.

À travers ce paysage, il se cache moi, en première rangée, ayant du mal à contenir mes larmes. La voix particulière de Vanille évoque une belle naïveté qui vient me chercher. Peu importe comment vous décidez d’interpréter les paroles, ça vous appartient. D’un avis personnel, j’ai pleuré comme si j’étais seul et que personne ne pouvait me voir. J’ai pleuré pour la beauté, pour la vérité et la transparence.

Après avoir interprété l’album complet, la deuxième partie du concert était constituée des chansons du premier album, Soleil 96, et quelques chansons interprétées sur scène pour la première fois. Il y avait notamment un titre avec le groupe Corail puisque les membres du projet sont aussi musiciens pour le groupe de Vanille.

La beauté réside dans l’observation du quotidien. Peu importe votre perception, je vous souhaite de trouver une musique vous permettant de vous libérer de vos émotions, le temps d’un instant.

Crédit photo: Charles-Antoine Marcotte