Dayglow et Ritt Momney au Théâtre Corona, le 21 novembre 2022
Profitant de la sortie de son troisième album studio intitulé People in Motion, Dayglow était à Montréal afin de réaliser ses premières dates à vie au Canada, avec un passage dans un Théâtre Corona à guichet fermé.
Photos par Coline Beulin
Ritt Momney
Ce projet musical mené par le Texan Jack Rutter, très proche de Dayglow, est venu casser du matériel, avec un bassiste et un guitariste, devant un public qui est déjà, pour la plupart, assez conquis d’avance.
Dès les premières chansons, on remarque aisément l’interprète qui n’a rien à envier à ses comparses, misant plutôt sur l’intégrité et voulant cacher les artifices comme une ligne de synthétiseur déjà préenregistré. La beauté physique de ses musiciens est venue colmater le tout pour le plaisir du public.
Pour un projet musical qui tente de bien paraître, il serait intéressant que Rutter repense à son utilisation sur scène de l’Autotune. Est-ce autant assumé que certains artistes qui ont bâti leur carrière là-dessus ? Ayant beaucoup d’expérience en poche, celui-ci ne devrait pas se cacher et en assumer la responsabilité et le travail qui vient avec de jouer cet effet sur scène. Oui, les gens n’y voient que du feu, mais pour combien de temps ?
Au-delà de ce détail, je n’ai rien à ajouter, à part que l’énergie des musiciens et la camaraderie étaient agréables à voir. La reprise de Put Your Records On de Corinne Bailey Rae était bien. Le talent est présent, mais certains artifices sonores et scéniques devront être repensés.
Dayglow
Accompagné de ses trois musiciens de scène, Sloan Struble, alias Dayglow, entra sur scène sur un accueil chaleureux de la part de son public. Débutant avec Radio, pièce tirée de son dernier album, un moniteur afficha les couleurs pastel de l’album pour mettre de la chaleur dans la place. Le multi-instrumentaliste varia, tout au long du spectacle, son choix d’instruments. Par exemple, le tout débuta avec une basse sur quelques chansons avant de passer à la guitare électrique, puis sans instrument, pour enfin revenir à la guitare acoustique et au vocodeur (oui, oui !). L’ambiance pointait plutôt vers une partie de plaisir entre musiciens, rappelant ce qui pourrait être une simple session d’improvisation entre potes. Plusieurs chansons étaient ponctuées avec des transitions qui débutaient ou se terminaient par une reprise de You Can Call Me All de Paul Simon, Robot Rock de Daft Punk et Fundkytown de Lipps inc., d’où l’utilisation du vocodeur.
La discographie de Dayglow peut être tout aussi comparable à ses autres comparses de la pop indépendante. Cependant, hors des extraits évocateurs, plus de la moitié de son catalogue est plutôt sombre. Or, le sourire et la joie de Struble étaient au rendez-vous et la place était aux chansons plus portées vers l’espoir et la joie qu’un aspect sinistre qui nous rappellent nos journées raccourcies de novembre. La qualité de la sonorisation était agréable et ne provoquait pas d’acouphènes.
Pour une première fois à Montréal, la mission séduction de Dayglow fut réussie !
Crédit photo: Coline Beulin