Retour sur la quatrième soirée des préliminaires des Francouvertes 2022 qui a vu défiler sur la scène du Cabaret du Lion d’Or Madame Autruche, Émile Bourgault et Allô Fantôme.

Série J’aime mes ex+ ― Valence

C’était une seconde soirée consécutive à guichets fermés pour les Francouvertes! Pour lancer les festivités devant un Lion d’Or plein à craquer, c’est Valence qui s’est présenté sur scène, seul, avec sa guitare. Il a blagué en disant qu’il était un peu intimidé de s’y retrouver comme c’était sa première fois (alors qu’on se rappellera qu’il a gagné la 24^e édition en 2020). Des problèmes techniques ont empêché sa prestation de commencer comme prévu. « J’ai un fantasme… » était-il en train de dire quand Isabelle Ouimet, l’animatrice de la soirée, est apparue sur scène pour lui dire « Non, ne dis pas ton fantasme! On a un petit problème à la régie! » Ça semblait presque « scripté », pourtant ce ne l’était pas, car Valence a dû quitter la scène, avant d’être réintroduit quelques minutes plus tard par l’hôte de la soirée. C’était honnêtement très intéressant de découvrir Valence en mode solo avec seulement sa guitare. C’était très bon.

Madame Autruche

Madame Autruche a par la suite pris la place du lauréat de 2020. Elle était accompagnée d’Antoine Marquet, peut-être mieux connu sous le nom d’Antoine Aspirine, qui foulera les mêmes planches dans une semaine, aux chœurs, la guitare et la flûte traversière. La mixture de flûte traversière et de violon a offert des sonorités plutôt intéressantes. On était face à de bons musiciens, et ça se sentait. La formation a cassé de nouvelles chansons écrites et enregistrées il y a quelque temps qui ont toutes été écrites pendant la pandémie. Mélisande Archambault a même blagué sur le fait qu’il s’agissait de « chansons dépressives, mais toujours dans la joie » en disant que si certains pouvaient dire qu’il s’agissait de déni, ça expliquait pourquoi le mot Autruche se retrouve dans son nom. Malgré tout le talent de la formation, la performance n’a pas vraiment levé. Oui, le projet était rodé, on sentait que Madame Autruche avait de l’expérience scénique, elle qui a joué comme musicienne pigiste pour plusieurs artistes comme Les Royal Pickles et Canailles. Cependant, c’était très prévisible comme performance. C’était bien exécuté, avec de bons musicien.nes, mais qui ne sortait peut-être pas assez des sentiers battus…

Émile Bourgault

Je me rappelle que lorsque j’ai écouté pour la première fois Pauvre et malheureux d’Émile Bourgault, j’avais vraiment entendu des relents du premier album d’Émile Bilodeau, que j’avais adoré. J’avais donc bien hâte d’entendre le jeune artiste. Rapidement, j’ai compris que malgré son jeune âge (tout juste 18 ans), l’auteur-compositeur-interprète originaire de la Rive-Sud de Montréal était solide. Si ses sonorités et ses textes étaient plutôt convenus, et qu’on décelait même ci et là des influences des Trois Accords, de Thierry Larose et même d’Émile Bilodeau, c’était excessivement bien exécuté et agréable à écouter. J’ai eu l’impression qu’une maison de disque comme Bravo Musique pourrait le signer après les Francouvertes et l’amener loin. Quelques-uns auront peut-être envie de critiquer les textes de Bourgault, les accusant d’être plutôt simples. Il ne faut pas oublier qu’il en a écrit certains, dont celui d’Orange Croche, probablement ma préférée de sa performance, alors qu’il n’avait que 14 ou 15 ans. Cette dernière était franchement entraînante. Même si elle sonnait un peu comme une chanson des Trois Accords, notamment à cause du clavier, j’ai vraiment apprécié la chanson, surtout les harmonies et la modulation. Émile Bourgault a prouvé qu’il maîtrisait, et la présence scénique, et le lien avec le public, et la capacité de faire de bonnes chansons.

Allô Fantôme

Je l’avoue d’entrée de jeu : après l’article Dans le casque d’écoute de…, j’avais très hâte d’entendre Allô Fantôme. Les pièces qu’avait choisies Samuel Gendron, l’humain derrière le projet, résonnaient très fort en moi. La formation s’est présentée à huit sur scène, et on y retrouvait des membres d’Efy Hecks, de Comment Debord, de Mort Rose et de Stoylov. C’était un vrai party sur la scène. Si j’avais peur, après avoir écouté Sur la pointe de tes pieds, que ça sonne trop comme du Comment Debord, il n’en a rien été. À noter que, basé sur ce que j’ai entendu ce soir, cette pièce a été une de mes préférées du groupe. J’ai plutôt décelé des notes de Lumière dans l’offre d’Allô Fantôme. On retrouvait entre autres sur scène le même petit côté joyeux et jovial musicalement. Même dans la voix de Gendron, on retrouvait des soupçons de celle d’Étienne Côté. La présence d’Anne-Marie Garand à la flûte et aux chœurs a facilité le rapprochement entre Allô Fantôme et ce qu’on peut entendre sur A.M.I.E.S.A.M.O.U.R. Ça aura pris jusqu’aux deux dernières chansons avant que la formation me donne ce à quoi je m’attendais : du rock festif. Les pièces La rue des joyeuses entrées et Sur la pointe de tes pieds ont satisfait mon envie. Gendron s’est exclamé après sa deuxième chanson : « c’est notre dernier show… euh deuxième show! J’espère que c’est pas notre dernier! » et on l’espère aussi!

Après quatre soirs de préliminaires, le classement se lit ainsi :

1. Rau Ze
2. Émile Bourgault
3. Hôte
4. Allô Fantôme
5. NINAN
6. FAÇADES
7. pataugeoire
8. BéLi
9. YUYU

La semaine prochaine, soit le lundi 28 mars 2022, on pourra entendre Charlotte Brousseau, Antoine Aspirine et Tamara Weber.