Francos de Montréal 2021 : Lumière, Vendou, Laurence-Anne, Alaclair Ensemble et Klô Pelgag
S’il y a une équipe qui a fait preuve de résilience dans les derniers mois, c’est bien celle des Francos et du Jazz de Montréal. Faire un « gros » festival en plein cœur de la métropole comporte son lot de défis. L’équipe les a relevés les uns après les autres pour présenter une programmation digne de ce nom sur deux scènes.
Les photos sont d’Alexanne Brisson et vous pouvez voir la galerie complète au bas de l’article.
Après avoir zigonné un peu pour trouver la bonne entrée pour me rendre à ma place, je pose enfin mes pénates pour un premier show des Francos de Montréal 2021! Je suis excité de voir Lumière en concert que je n’ai pas encore vu depuis la sortie de son album. En plus, je croise rapidement des visages connus et des amis. Ça me remplit d’un grand bonheur. Le retour des rencontres fait un bien immense et on se croise les doigts pour que celles-ci ne nous quittent plus jamais. En tout cas, moi, je croise les doigts.
Lumière
Tout aussi coloré que dans ses clips, Étienne Côté est accompagné d’une solide brochette de musiciens pour livrer ses chansons : Daphnée Brisette (Bon Enfant), Laurent Massie (Oui merci), Eliott Durocher (Mon Doux Saigneur), Tonio Vargas-Morin (réalisateur émérite) et N Nao. D’ailleurs, cette dernière avait toute une soirée! Elle jouait avec les trois artistes sur cette scène puisqu’elle enchainait avec Laurence-Anne, puis avec Klô Pelgag au sein des vénérables Grand-mères à broil. Revenons à Lumière, qui lui, a donné un bon concert de rock avec une belle touche d’inspiration 60/70 qui est fidèle aux versions de son album A.M.I.E.S.A.M.O.U.R. C’était très sympathique et parfait pour lancer une première soirée de Francos.
Vendou et Laurence-Anne
Ensuite, j’ai fait la girouette puisque j’avais vu Laurence-Anne déjà deux fois en concert cet été. Je me suis d’abord dirigé du côté de Vendou qui vivait sa meilleure vie sur scène. Visiblement heureux d’être sur place, il a joué plusieurs pièces tirées de son album Millénium, paru plus tôt cette année. C’était très bien joué. Il y a seulement la chanson Panthère Rose, en duo avec Peet, qui était un peu bizarre avec cet « accompagnateur » enregistré. Comme les deux rappeurs sont en interactions régulières pendant la pièce, le fait d’avoir Vendou qui répond à un enregistrement brise un peu la magie. Cela dit, c’était un petit écueil dans une performance convaincante.
Je me suis par la suite dirigé vers la scène Bell pour attraper le reste du concert de Laurence-Anne qui encore une fois donnait une solide performance. Nous l’avons amplement couvert cet été et, chaque fois, elle assure sur scène. Cette qualité constante démontre bien à quel point elle travaille bien. Instant zéro, Strange Feeling, Accident et plusieurs autres titres se sont succédé naturellement.
Alaclair Ensemble
Parce qu’il faut toujours que ça arrive au pire moment. Alors que je discutais avec des amis entre deux spectacles, une pénombre nouvelle est tombée. On se regarde en cherchant pourquoi il fait soudainement si noir et on se rend compte qu’il y a panne de courant sur la scène principale. On commence à prier pour que ce ne soit pas le cas à la scène Loto-Québec. Évidemment, c’est la même chose qui se passe de ce côté. On attend donc patiemment à l’extérieur du site que le courant revienne. Environ une vingtaine de minutes plus tard, la lumière éclaire à nouveau le site.
Comme les malheurs n’arrivent jamais seuls, le concert d’Alaclair Ensemble peine à démarrer. Il y a un problème avec le portable de Vlooper. Pendant que le DJ cherche par tous les moyens à régler le problème, les autres membres du groupe s’amusent à nous faire des bruits d’animaux. Voyant que le silence s’étire, Robert Nelson, en bon président, prend la parole et se lance dans une tirade sur la biologie évolutive. On apprend toute sorte de faits intéressants : les femelles paon aiment les grosses queues colorées, l’homme et le chimpanzé n’est distancié que de 1,6% dans ses gênes et visiblement Nelson a du gros respect pour la SEPAQ.
En réels professionnels, dès que les soucis techniques étaient réglés, les membres d’Alaclair ont lancé le concert avec la même énergie comme si rien ne s’était passé. Ils ont enchaîné quelques titres des albums les plus récents en titillant toujours le public avec des bouts de Ça que c’tait. C’était bien de retrouver Ripa, La famille est d’autres titres des plus récents du groupe.
Klô Pelgag
En raison des retards, j’ai passé moins de temps avec Alaclair Ensemble. J’ai donc quitté pour me voir Klô Pelgag qui officiait sur la scène Bell. Cette fois-ci les « enclos » de 500 personnes étaient un peu plus remplis. Lorsqu’on sait que les billets des Francos se sont envolés si rapidement, c’est un peu décevant de voir qu’une partie des détenteurs ne viennent pas sur place, alors que des fans qui voudraient y être ne peuvent assister au concert. Heureusement, il y a les diffusions en direct sur le web qui permettent tout de même de voir les concerts, mais je trouve ça un peu frustrant autant pour l’organisation que pour ceux qui aimeraient y être.
Mais revenons à Klô Pelgag qui était visiblement contente de retrouver son public montréalais. Entourée de sa formidable formation musicale, elle a de nouveau prouvé qu’elle est en plein contrôle de son art avec un concert haut en couleur où elle a même fait quelques pirouettes sur le sol. Nous assistons à un grand moment dans la carrière d’une de nos meilleures artistes. Si vous avez la chance de la voir en concert, n’hésitez pas, ça vaut le détour.
Pour bien finir la soirée, la pluie s’est abattue sur la foule en fin de concert. Même mère Nature a fait sa capricieuse. Heureusement, le plaisir de retrouver les concerts supplante le tout. Puis, ça nous permet de travailler notre zénitude intérieure. On a déjà hâte aux concerts de ce soir!
Ça continue ce soir avec P’tit Belliveau, Jérôme 50 et Cœur de Pirate.
Crédit photo: Alexanne Brisson