Critiques

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Etienne Dufresne

Excalibur

  • 31 minutes
7,5

Suite logique à Sainte-Colère paru en 2020, EXCALIBUR est synonyme d’avènement pour l’auteur-compositeur ascendant photographe. Visiblement, Etienne Dufresne démontre, avec ce deuxième volet, et premier long format, l’étendue de son potentiel, s’amusant avec moult courants musicaux, passant de la bedroom pop jusqu’au jazz. Natif de Sherbrooke, le principal intéressé en a fait du chemin pour finalement atteindre cette épée mythique, pognée dans la roche. Maintenant, il savoure, lui qui est dorénavant signé sur la sympathique étiquette Chivi Chivi.

Co-réalisé par Félix Petit, alias FELP, connu pour son projet Oblique, mais surtout grâce à sa participation essentielle aux côtés de Vincent Roberge (Les Louanges). L’apport de ce dernier est indéniable sur EXCALIBUR. Le constat se fait dès la deuxième pièce en liste, Les Rois, et sa trame jazz/hip-hop stylée et léchée. Petit lâche son fou avec son saxophone, mais aussi avec sa flûte à quelques reprises. Force est d’admettre que les expérimentations de Dufresne et compagnie portent fruit. Le contenant est aussi peaufiné que le contenu. Justement, le contenu littéraire est étonnant. Modeste parolier, la force des textes d’Etienne Dufresne se situe à mi-chemin entre le conte et l’histoire connue, entre les banalités et les histoires de cœur.  Dans tous les cas, Dufresne nous donne rendez-vous au fin fond d’un lieu commun franchement accessible.

J’veux pas mourir à Montréal

J’m’ennuie du monde normal

Les gens, la vie banale

Pourquoi partir à l’aventure

Si t’as les pieds pesants

Et dans la tête

Une tempête

Qui ne danse que pour toi

Maintenant que j’ai l’temps de lâcher mon fou

Y’a plus rien qui m’excite

Y’a plus rien qui m’excite

– Rien

Somme toute assez courte, la lame musicale qu’est EXCALIBUR se digère plutôt facilement, même pour les forains plus ou moins initiés. Avant que je me perde avec des blagues métaphoriques d’avaleur d’épée, je dirais, en toute honnêteté que la durée est probablement le seul bémol.  Sans dire que je reste sur ma faim, deux ou trois chansons supplémentaires auraient certainement comblé ma gourmandise. À noter que j’avais dévoré Sainte-Colère comme un végétarien qui découvre la cuisine indienne. D’ailleurs, quelques clins d’oeil flagrants à son EP paru précédemment se trouvent tout au long de l’album. La huitième, Florida, aurait très bien pu se retrouver sur Sainte-Colère. Une langoureuse épopée de snowbirds qui nous transporte dans une sublime chambre de motel de Fort Lauderdale. Définitivement, le coup de cœur de la rédaction, ici. Dire que je n’avais point le goût de partir en Floride avant…

T’as gagné un billet

Vers le sud en anglais

Trois semaines hors Canada

Non c’est sûr, j’m’ennuirai pas

Regarde-moi donc pleurer pour toi

C’est moi l’phoque en Alaska

Reviens donc de Florida

– Florida

Maintenant qu’on peut analyser, critiquer, écouter, réécouter cette belle proposition, j’ai bien hâte de voir comment EXCALIBUR se matérialisera devant public.

Insérer votre meilleur .gif d’excitation ici.

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