Voilà un premier album au compteur pour la jeune formation résidente de Brighton, Angleterre, nommée The Wytches et ça s’intitule Annabel Dream Reader. Présentant une mixture relativement singulière de surf rock/psychobilly et de moments punkisants/grungisants, le trio, mené par le chanteur-guitariste Kristian Bell, a travaillé en étroite collaboration avec l’ex-guitariste des Coral, l’excellent Bill Ryder-Jones. Fait à noter, ces Wytches (avec un y) ne doivent pas être confondus avec les Witches (avec un i) originaires de Detroit, Michigan, qui avaient lancé un album, il y a de cela une quinzaine d’années!

De façon simple, on peut aisément affirmer que le son sitedemo.caigué par ces juvéniles sorcières évoque concrètement les artistes suivants: The Cramps, The Horrors, Jack White, Nirvana et la légendaire formation montréalaise garage rock, qui a eu son heure de gloire dans les années 80, les Gruesomes. Au programme? Un son cauchemardesque délibérément primitif, qui donne froid dans le dos, grâce à ces nombreuses couches de guitares fuzzées et ces larsens qui viennent appuyer les hurlements mélodiques de Bell.

The Wytches est à son summum lorsque la pédale est appuyée au plancher en ce qui concerne le dévernissage sonore. Le triumvirat Anglais en fait la convaincante démonstration sur les très nirvanesques (en mode psyché, il va sans dire) Digsaw, Gravedweller et Robe For Juda ainsi que sur la fédératrice Crying Clown. C’est lors de ces ces instants abrasifs que le groupe explose, trouve ses repaires sonores et devient férocement intéressant.

En contrepartie, lors des moments plus paisibles, on note une certaine anémie mélodique. Kristian Bell est excellent lorsqu’il hurle démesurément, mais lorsque les chansons demandent un apport mélodique plus accentué, on s’ennuie sérieusement et si on combine cette insuffisance à un songwriting faiblement déficient, on se retrouve devant une sitedemo.cauction dont l’appréciation aurait pu se hisser beaucoup plus haut. On fait référence ici au fox-trot très fifties titré Weights And Ties, à la soporifique Summer Again de même qu’au folk dépouillé Track 13.

Au niveau de la réalisation, le groupe a eu la brillante idée de colliger ce Annabel Dream Reader sur une console de mixage analogique, ce qui octroie au son d’ensemble un petit penchant lo-fi brimbalant qui est parfaitement cohérent avec l’intentionnelle volonté de ces jeunes ensorceleurs de prescrire un son judicieusement rétro tout en demeurant décapant.

Tout compte fait, The Wytches peut dire mission accomplie quant à l’avènement de cette première offrande; un trio rock fort prometteur qui devra mettre ses énergies à améliorer ses lignes mélodiques en plus d’y aller à fond la caisse du côté dessuintage d’oreilles, quitte à mettre en sourdine pour un certain temps les morceaux plus peinards. Une première impression fort adéquate.

Ma note: 7/10

The Wytches
Annabel Dream Reader
Dine Alone
47 minutes

www.thewytches.com

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=W9FQ7eMV-CQ[/youtube]