Critiques

Nevermen

Nevermen

  • Ipecac Recordings
  • 2016
  • 39 minutes
5,5

NevermenMettons tout de suite une chose au clair. Je ne suis pas l’ultime fan de Mike Patton. Je considère que sa discographie contient plein de chefs-d’oeuvre (Fantômas, Mr.Bungle, FNM) mais aussi plusieurs curiosités discutables (Maldoror, Peeping Tom, l’album de Björk, Medullà). Je trouve aussi que les accusations de «copycat» d’Anthony Kiedis (Red Hot Chili Peppers) avaient quand même un peu leur raison d’être au début des années 1990. Je m’égare un tantinet là, par contre…

Quoi qu’il en soit, on ne peut clairement pas reprocher à ce type-là de ne pas essayer plein de choses. On a même un peu l’impression que Patton fait de la musique 24 sur 24 tellement sa discographie est chargée. S’il dort la nuit, il doit certainement travailler de longues journées. Son plus récent projet abouti en date est une association avec la voix la plus reconnaissable de TV On The Radio, Tunde Adebimpe, et le rappeur/poète Adam Drucker, mieux connu sous le nom de Doseone.

Je dis «abouti» parce que la promesse d’un album de ce trio remonte à un peu plus de 7 ans, alors que des artistes multimédias membres du Young British Artists Movement faisaient soi-disant partie du groupe afin de monter une expérience visuelle et auditive incomparable. Une réunion et un album de Tomahawk, une réunion et un album de Faith No More plus tard, les grandes ambitions multimédias du projet ont été remisées pour de bon, mais la musique a été regroupée sur cette galette éponyme.

Si j’avais d’abord été emballé d’apprendre l’union de Patton et Adebimpe, je suis tombé des nues en écoutant l’album. J’ai tout de suite pensé au projet Team Sleep de Chino Moreno, le chanteur de Deftones. On a entendu parler de ce projet pendant une sacrée paye avant de se rendre compte que le résultat final ressemblait davantage à un collage très inégal qu’à un album qui se respecte.

Même scénario ici, alors que l’on passe du grunge au rap métal (Dark Ear) en faisant divers arrêts soul (Tough Towns), new wave et synth-rock (Wrong Animal Right Trap) dans les détours. Mettons que si Jean Airoldi était un musicien, il pourrait facilement remettre quelques contraventions de style à Patton sur ce disque. Les mélodies vocales d’Adebimpe sont les vraies stars du show et sauvent beaucoup de pièces de l’errance et du cabotinage. Bonne idée de la part de Mike de se faire plus discret vocalement et de laisser le plus gros de la job vocale aux deux autres, d’ailleurs.

En fin de compte, on réécoutera certains bons moments de l’album, Treat Em Right en tête de liste. Cependant, je doute fort qu’il y ait une suite à cet opus mi-figue mi-raisin. À ce point-ci, une réunion de Fantômas ou Mr. Bungle me semble beaucoup plus plausible… ou souhaitable, tant qu’à y être!

 

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