Critiques

Ludovic Alarie

Ludovic Alarie

  • Indica Records
  • 2014
  • 33 minutes
8
Le meilleur de lca

a2725443708_2Ludovic Alarie, également membre du groupe The Loodies, met sur le marché Ludovic Alarie, un premier album feutré et touffu, soutenu par des cuivres bien dosés, des cordes subtiles et des collaborations judicieuses.

Le disque s’ouvre avec Grand mal, une chanson d’amour où les cuivres se font orchestraux et non funk. La pièce, à chaque nouvelle écoute, dévoile une nouvelle ligne mélodique, des cymbales audacieuses, un accent de cor français par-ci, une dentelle de guitare par-là.

La voix douce du musicien de 20 ans, presque soufflée, rappelle celle de Matthieu Chedid, mieux connu sous le nom de M.; surtout pour la chanson Contre-courant. D’ailleurs, Alarie a un petit accent franchouillard, mais rien de choquant. La voix du chanteur se marie avec celle d’Adèle Trottier-Rivard, fille de Michel Rivard, choriste pour Louis-Jean Cormier. La présence féminine de Trottier-Rivard vient enrubanner l’album au complet et juste comme il faut.

Ce qui démarque Alarie du lot des auteurs-compositeurs-interprètes du Québec, c’est la maturité instrumentale de l’album. Coup de cœur pour la guitare classique, instrument de prédilection du musicien, qui brode les pièces. La réalisation signée Warren C. Spicer (Plants And Animals) fait un passage fluide entre les morceaux plus tendres et ceux plus groovy. Seul hic: la fin de Rester muet, un duo avec Patrick Watson. Le morceau finit abruptement et il manque une transition. Sinon, le duo est solide. La combinaison des deux univers est tellement complémentaires qu’elle passe pratiquement inaperçue.

Les pièces Mon tendre et Mon tendre II sont sublimes, mais pourquoi sont-elles nommées de cette façon? Parce que sur la première version, les cuivres et la basse mènent la balade et la rendent un peu plus sautillante. «Dieu que je t’aimerai», répète Alarie et un frisson parcourt l’échine. Dans la deuxième version, plus acoustique, la voix d’Adèle s’insinue partout et finalement, on se met presque à croire en Dieu. Les paroles naïves, mais romantiques, réussissent à toucher et la musicalité des mots s’agence à l’orchestration.

Le piano sublime, sur La bouffée d’air, annonce la fin du disque et, quand les dernières notes se taisent, il reste un sentiment de plénitude dans le silence: «Un instant qui nous suspend/Le temps d’une bouffée d’air».

Pour un premier album, à 20 ans, Ludovic Alarie prouve qu’il peut déjà jouer dans les ligues majeures de la musique québécoise et on lui souhaite les plus grandes ligues!

Ma note : 8/10

Ludovic Alarie
Ludovic Alarie
Indica Records
33 minutes

ludovicalarie.bandcamp.com/

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