Critiques

Death Grips

Niggas On The Moon

  • Harvest Records / Third Worlds Records
  • 2014
  • 32 minutes
8
Le meilleur de lca

death-grips-niggas-on-the-moon-608x547Death Grips fait encore jaser. Le trio californien, fidèle à son habitude, a lancé gratuitement Niggas On The Moon tard dans la nuit, un dimanche soir! Celui-ci est la première partie d’un album double intitulé The Powers That B. La seconde partie, qui devrait paraître plus tard cette année, s’intitulera Jenny Death. L’annonce de Niggas On The Moon était alléchante, puisque la chanteuse islandaise Björk a participé aux huit pièces. Oui, Death Grips + Björk!

Alors que l’addition aurait dû égaler: explosion de ma tête qui colore le papier peint de mon appartement de morceaux de cervelles, la contribution de la jolie Islandaise est plutôt marginale sur la galette. Celle-ci est essentiellement présente en échantillonnage. N’en demeure pas moins que sa présence, même timide, reste appréciable et Billy Not Really, où elle se fait plus présente vocalement, est particulièrement réussie.

Niggas On the Moon est sans doute l’album qui se rapproche le plus de la joyeuse anarchie de The Money Store. C’est un Death Grips plus énervé, plus tête folle auquel on a droit. Moins expérimental que Government Plates, qui avait mis l’accent sur le musical plutôt que le vocal, ce nouvel opus voit un Stefan Burnett plus présent. Black Quaterback voit MC Ride prendre une approche plus agressive et punk.

Si une chose a franchement changé chez Death Grips depuis ses débuts, c’est l’aisance que Burnett a acquise, lorsqu’il est plus posé, se concentrant sur la poésie qu’il mitraille. Say Hey Kid le prouve avec aplomb. On retrouve aussi les sonorités tant appréciées sur No Love Deep Web. Morin est très présent alors que la batterie de Hill se fait surtout synthétique. Est-ce qu’on aimerait parfois avoir un peu plus de tambours martelés à toute vitesse comme seul sait le faire le batteur d’Hella? Oui, mais Niggas On The Moon vous fait oublier ce léger impair par sa solidité. Et puis, il y aura toujours Voila sur laquelle on pourra se rabattre pour se satisfaire.

Les huit titres sont achevés, bien fignolés, intelligents et représentent fidèlement ce que le groupe californien est capable de mieux. Si Death Grips fait souvent parler pour les mauvaises raisons, le triumvirat fera délier les langues pour les bonnes en ce début d’été. Le trio est voué à une saison estivale du tonnerre puisqu’ils feront la première partie de Nine Inch Nails et Soundgarden lors de leur tournée.

Ma note: 8/10

Death Grips
Niggas On The Moon
Harvest/Third World Records
32 minutes

//thirdworlds.net/

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