Critiques

Leon Bridges

Good Thing

  • Columbia Records
  • 2018
  • 34 minutes
8
Le meilleur de lca

Suite à son premier album, Coming Home paru en 2015, qui fut un énorme succès au point d’être comparé aux plus grands tel que Sam Cooke et Otis Redding, Leon Bridges nous revient avec Good Thing, un disque enflammé aux influences multiples et juste à point pour la saison estivale.

Avec son look volontairement rétro et sa voix de velours, notre soulman des temps modernes ne déçoit pas avec Good Thing. On sent instantanément une évolution lors de la première écoute de cet album, et il est clair que Leon Bridges s’amuse. Il recycle de vieux codes, les arrange et essaie plusieurs styles, sans délaisser son essence authentique que nous lui avons découverte à travers son premier album. Ce qui n’est pas une mauvaise chose et heureusement pour lui, il a le talent indéniable pour y parvenir !

Après nous avoir fait revivre le soul des années 50-60, monsieur Bridges (de son vrai nom Todd Michael Bridges), épaulé par les mêmes musiciens que sur Coming Home, élargit ses horizons en faisant appel au producteur Ricky Reed (Jason Derulo, Maroon 5) pour enrichir son univers. Résultat : une grande qualité de chansons et de recherche sonore célébrant les différentes décennies de l’histoire du R&B, au carrefour musical entre Smokey Robinson, Marvin Gaye, D’Angelo, Maxwell et même Prince.

L’album ouvre avec Bet Ain’t Worth The Hand, une ballade suave et bouleversante sur les complications d’une histoire d’amour suivit de Bad Bad News, une sublime piste aux tonalités plus jazzy qui nous fait voyager entre les espaces de la musique, en nous insufflant l’irrésistible charme feutré de Leon Bridges.

Let me come through (let me come through)
I’m tired being in the back (a’ight)
I’m just tryin move up front
A lil more of this, a lil less of that, yeah […]

They tell me I was born to lose

But I made a good good thing out of bad bad news

Bad Bad News

Ensuite le côté soul sur lequel le chanteur surfe depuis ses débuts est revampé à la sauce R&B avec les bijoux Shy et Forgive You. Ensuite, il explore les styles New Jack Swing et funk laissant sa marque de fabrique quelques instants avec If It Feels Good (Then It Must Be) et la très colorée You Don’t Know, des morceaux dynamiques où le virage musical du chanteur est flagrant et clairement assumé. Il fait ensuite faire volte-face avec Mrs., le « slow jam » langoureux par excellence.

L’album se conclut sur une très belle chanson dédiée à sa mère, Georgia to Texas, où la voix chaude de l’interprète nous enveloppe une dernière fois. Il n’en finit plus de séduire, il a tout pour plaire et il le sait bien.

Les admirateurs du chanteur qui ont écouté Coming Home ad nauseam risquent d’être un peu décontenancés par l’éclectisme de ce nouvel album. Il va sans dire que Good Thing est un ouvrage très ambitieux qui témoigne d’un renouveau louable, d’une recherche musicale travaillée et qui a le mérite de ne pas avoir son pareil dans le paysage musical actuel. Leon Bridges possède tout le charisme et l’intemporel talent pour mener à bien tout ce qu’il entreprend… et la suite de sa carrière s’annonce passionnante.

*Leon Bridges sera en spectacle le 28 septembre 2018 à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts.

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