Critiques

Shabazz Palaces

Born on a Gangster Star

  • Sub Pop Records
  • 2017
  • 35 minutes
5,5

Comment voyager jusqu’à la planète d’origine de Quazarz, l’alter ego flambant neuf d’Ishmael Butler de Shabazz Palaces? Je n’ai trouvé que deux possibilités. Une des options serait de se faire élire président de l’Amurderica pour avoir accès à une fusée sans passé par l’entrainement d’astronaute. Pour ceux et celles qui veulent éviter nos voisins du Sud, même en fiction, je vous recommande d’écouter Quazarz : Born on a Gangster Star. Le duo hip-hop de Seattle a sorti l’album au mois dernier en même temps que The Jealous Machine. Un bon complément à la première aventure de Quazarz, mais pas assez pour me donner l’envie de suivre le Mc extraterrestre aux confins de l’espace.

Cette deuxième galette s’est faite durant une session de 2 semaines intensives avec Erik Blood, un collaborateur récurrent des Palaces. Ce qui devait n’être quelques titres bonus est devenu le nouveau voyage de Quazarz. L’absence de Tendai Maraire aux percussions transforme l’atmosphère lourde typique du groupe. Les réverbérations prennent moins de place. Les rythmes de jazz fusion sont remplacés par les synthétiseurs. Un des meilleurs refrains est composé dans Moon Whip Quäz. Craquantes et étranges à souhait, les notes de clavier électronique nous transportent en première rangée d’un spectacle de funk intergalactique.

Dieu merci qu’ils aient opté pour deux parties distinctes. On apprécie plus facilement la galaxie de Quazarz, une galette musicale à la fois. Après quelques écoutes de The Jealous Machine les qualités de Gangster Star se clarifient. Le premier embrasse complètement la mentalité « album thématique » tellement qu’une lourdeur s’installe à force de la répétition des thèmes. De son côté, Born on a Gangster Star n’est pas contraint par une ou deux thématiques. L’étoile gangster orbite simplement avec l’autre album paru. À la différence qu’il sonne léger et décomplexé. Par contre, les textes simplistes, presque parodiques pour Parallax et That’s How City Life Goes, n’arrivent pas à la cheville de la maîtrise de Black Up. Quand on sait qu’ils peuvent réaliser un chef-d’œuvre de ce niveau, ça déçoit. Même avec l’intervention du bassiste/Demi-Dieu Thundercat sur l’excellente Shine a Light, Gangster Star semble sur le point de s’éteindre à peine après sa naissance.

Ma note: 5,5/10

Quazarz : Born on a Gangster Star
Shabazz Palaces
Sup Pop
35 :14

http://www.shabazzpalaces.com/