Counting Crows
Somewhere Under Wonderland
- Capitol Records
- 2014
- 42 minutes
Les quarantenaires se souviendront assurément du succès, Mr. Jones de la formation Counting Crows; chanson que votre humble serviteur exécrait profondément à l’époque. Bien entendu, c’est avec un indifférence la plus totale qu’on a suivi de très très loin la carrière du groupe américain formé en 1991 et devenu célèbre en 1994 grâce au succès évoqué ci-dessus. Depuis 2002, le groupe a semble-t-il tourné ses voiles vers des sonorités plus «classic rock» se rapprochant des univers musicaux des Springsteen, Petty et autres porte-étendards de ce rock éculé.
Ceci dit, si on troque nos lunettes méprisantes afin de juger plus objectivement le travail de ce groupe mené par Adam Duritz, on peut avouer que ce virage traditionaliste sied assez bien à Counting Crows. Du moins, la dernière offrande titrée Somewhere Under Wonderland (et qui paraît cette semaine), sans être un bijou du genre, fait correctement le travail. Destiné à un public majeur et vacciné (avec tout ce que cela comporte de conservatisme pépère), ce sixième album présente somme toute un alliage adéquat de southern rock/country rock millésimé qui plaira autant aux fans de la bande qu’aux aficionados de rock made in USA.
Même si Duritz demeure toujours aussi à fleur de peau, on ne peut reprocher quoi que ce soit au travail mélodique du chanteur; l’homme est un excellent interprète. Musicalement, même si certains moments soporifiques/conformistes sont venus taper sur le gros nerf de votre grincheux préféré, on peut affirmer que dans l’ensemble, quand le groupe augmente la cadence, il devient assez intéressant: le pop-rock Dislocation, les southern rock/bleusy Scarecrow et John Appleseed’s Lament ainsi que la dynamique Elvis Went To Hollywood constituent d’excellents témoignages de la capacité de Counting Crows à rocker convenablement.
En contrepartie, quand Duritz s’affaisse lamentablement dans la lamentation romantico-folk, on décroche entièrement. Que dire au sujet de la quasi Dust In The Wind (succès de l’inutile groupe Kansas) intitulé God Of Ocean Tides ou de la pianistique/larmoyante Possibility Days ou encore de la guillerette Earthquake Days, à part le fait que ces chansons font office de dangereux déchets radioactifs qu’il faut impérativement éviter d’écouter afin de ne pas sombrer dans une surdité permanente. Ce serait franchement dommage pour vos tympans…
Pearl Jam, Bruce Springsteen, Tom Petty, Fleetwood Mac, Cracker et autres sont tous des variations de ce qu’on l’on considère ici comme des fleurons du «classic rock» américain et Counting Crows fait partie de ces vieux briscards qui se contentent de perpétuer la tradition. Est-ce que cette transmission du «good old time» est à la hauteur? Pas toujours, mais l’effort y est, même si celui-ci n’est pas toujours suffisant. Vous pourriez légèrement sursauter en voyant la note octroyée, mais c’est tout ce qu’on peut attribuer à ce Somewhere Under Wonderland. Convenable… dans les circonstances.
Ma note: 5,5/10
Counting Crows
Somewhere Under Wonderland
Capitol Records
42 minutes
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