Critiques

Christopher Owens

A New Testament

  • Turnstile Records
  • 2014
  • 33 minutes
3,5

17273-a-new-testamentL’ex-Girls, Christopher Owens, faisait paraître en janvier 2013 son premier album solo titré Lysandre; un conception sonore assez fade et routinière qui avait laissé votre grincheux favori totalement de marbre. Cette semaine, Owens revient avec une deuxième tentative intitulée A New Testament: une évidente référence religieuse qui rappelle également que la famille du musicien a déjà fait partie de la secte Children Of God. Bien entendu, Owens a depuis fort longtemps quitté le groupuscule.

En ce qui concerne la musique, l’homme y va d’une création alliant folk, rock, country, gospel et soul, et ce, dans la plus pure tradition musicale américaine. Les arrangements sont élémentaires, dépouillés et épurés, la réalisation est limpide et la grande majorité des ritournelles présentées sur ce A New Testament comportent une signature soul/gospel aveuglante… et malheureusement déjà vue!

Tout au long de l’écoute, on a eu la désagréable impression d’entendre une musique mille fois exploitée avec la seule différence que les inflexions vocales douceâtres de Christopher Owens offrent une illusion de singularité. Finalement, on se rend compte que l’acolyte Chet White chez Girls en menait un peu plus large que l’on croyait; particulièrement au niveau des arrangements et du dynamisme déployé.

Owens détient un talent indéniable en tant que compositeur, mais il a sérieusement besoin d’un coup de main au niveau de la direction artistique. Ça manque d’énergie, c’est étonnamment conservateur et Owens ne fait que répéter ce qui a été créé des milliers de fois: un country-folk gosepelisant profondément ancré dans le conformisme états-unien. Allez jeune homme! Un peu de nerf!

Ceci dit, Owens n’a pas totalement perdu la main. Quelques éclairs prometteurs font leur apparition çà et là. On fait référence à It Comes Back To You tenant quelques relents de Girls, époque Father, Son, Holy Ghost, ainsi qu’à Overcoming Me qui évoque un tantinet John Lennon, période Double Fantasy… loin d’être l’ère que l’on préfère dans la carrière du vénéré songwriter. Owens nous gratifie de soporifiques morceaux. Parmi nos «baillages aux corneilles» préférés, on note l’inutile I Just Can’t Live Without You (But I’m Still Alive), la platitude aux accents country Key To My Heart de même que l’ensommeillé Nobody’s Business.

Pour être honnête avec vous chers mélomanes, ce A New Testament est une création extrêmement difficile à évaluer tant ce qui est offert est totalement sans vie et d’un beige blafard. C’est une des rares parutions, qui après quelques auditions, nous laissent complètement stoïques et de marbre. Il n’y a rien à raconter au sujet de ce deuxième solo de Christopher Owens. C’est juste monotone, banal, et incolore.

Ma note: 3,5/10

Christopher Owens
A New Testament
Turnstile
33 minutes

www.christopherowensonline.com

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