Critiques

Canailles

Ronds-Points

  • Grosse Boîte
  • 2014
  • 49 minutes
7,5

a2670016114_10Amoureux de pintes pleines, de chants en choeur, de party qui finissent aux petites heures (alors que le monde rentre au travail) et habitués du Quai des Brumes, réjouissez-vous! Canailles est de retour avec leur deuxième album. Après avoir sillonné les quatre coins du Québec depuis la sortie de Manger du bois, la formation a finalement posé ses pénates à Montréal afin reprendre du service dans le studio.

À l’écoute de Ronds-Points, deux choses sautent aux oreilles. Premièrement, la qualité d’enregistrement diffère pas mal; plus clair contenant moins de charabia. On sent le groupe plus organisé/soudé et le réalisateur Éric Villeneuve (Bernard Adamus) a su bien capter l’essence de la bande de joyeux lurons. Deuxièmement, Canailles est avant tout une formation de scène. Titanic, premier extrait du nouvel album le rappelle dès les premières notes, alors que le banjo prédomine, que les harmonies vocales sont chaleureuses et l’accordéon entraînant.

Canailles progresse sur Ronds-Points. Le groupe est plus en contrôle, ce qui, au bout du compte, leur permet de lâcher leur fou avec plus de justesse que sur leur première galette. Fromage, longue de plus de dix minutes le démontre avec aplomb alors que la bande se permet progressions et quelques changements de directions savoureux.

Canailles met l’accent sur les voix sur ce nouvel album. Erik Evans prête ses cordes vocales à deux pièces, dont une interprétation particulièrement sentie sur Poisson d’avril. À l’entendre se déchirer le cœur, on se dit que ce «casse de pouèle» est à éviter. On a le droit aussi à une pièce accrocheuse d’Annie Carpentier, deux chansons mettant en vedette la voix trash de Dan Tremblay, puis deux autres d’Alice Tougas St-Jak. Cette dernière se permet d’ailleurs quelques moments de poésie sur Les grands élans, pièce qui voit poindre Benoît Paradis et Jérôme Dupuis-Cloutier aux cuivres; tous deux de fréquents accompagnateurs de Bernard Adamus.

…mais il ne se fait pas deux voix comme celle de Daphnée Brissette. Berceuse pour les plantes le prouve hors de tout doute. Sans vouloir faire de comparaison douteuse, Brissette possède la profondeur qui rappelle les Janis Joplin et Nina Simone de ce monde. Brissette est toujours poignante lorsqu’elle prend le micro et le blues lui va à merveille. Sur Ronds-Points, on sent qu’elle a gagné en confiance et sa voix est plus percutante que jamais.

Si vous avez eu du plaisir à vous taper Manger du bois, vous allez être aux anges à écouter ce Ronds-Points et vous aurez très hâte de revoir la troupe sur scène près de chez vous. Vous aurez sûrement envie aussi de vous décapsuler une petite frette, vous allumer du tabac qui fait rire afin de mettre le feu aux poudres. Parce que la vie est trop courte pour oublier d’avoir du fun! Canailles, nous le rappelle constamment!

*Canailles lance Ronds-Points, le jeudi 17 avril au Cabaret du Mile End à 20h30.

Ma note : 7.5/10

Canailles
Ronds-Points
Grosse Boîte
49 minutes

canailles.bandcamp.com/

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=6-Vf6I_w7P4[/youtube]