Critiques

Wire

Mind Hive

  • Pinkflag
  • 2020
  • 35 minutes
6,5

42 ans après leur première offrande, le sublime Pink Flag (1977), Wire roule encore très bien sa bosse. Combien de groupes rock peuvent se targuer d’être pertinents après autant d’années de création ? Et le silence se fit…

Comme vous pouviez vous en douter, Colin Newman, Matthew Simms, Graham Lewis et Robert Grey sont de retour avec un nouvel album intitulé Mind Hive, leur 17e en carrière. En 2017, le quatuor nous avait proposé Silver/Lead; un autre disque de qualité au compteur de la formation.

Le magazine culturel The Quietus qualifie Wire de « groupe britannique le plus constant de tous les temps ». On ne peut qu’opiner du bonnet à la lecture de cette affirmation. La vaste majorité des disques produits par la formation sont toujours divertissants.

Et ce nouveau-né atteint encore les standards établis par le groupe lui-même, malgré une facture pop plus accentuée et un son moins brut que le précédent effort. Des pièces comme Cactused, Off the Beach et Primed and Ready pourraient paraître plus racoleuses aux oreilles des inconditionnels, mais ce serait sous-estimé la justesse littéraire de Colin Newman.

Dans Off the Beach, entre autres, Newman fait l’apologie des petites joies de la vie de tous les jours qui, subtilement, se transforment en une sorte de cauchemar climatisé. Une référence à peine voilée à cette vague de psycho-pop qui pousse l’humain occidental à camoufler la dure réalité du quotidien en se réfugiant dans un individualisme faussement empathique.

Et le vénérable Newman – 65 ans bien sonnés – n’a rien perdu de son mordant. Dans l’intimidante Be Like Them, le meneur de Wire critique l’idée capitaliste qu’il n’y a qu’un seul type de succès qui mérite l’approbation et l’admiration : la réussite financière. Une totale lubie, si on tient compte de notre humble condition de mortel…

Musicalement, Wire propose toujours son habituel « mur sonore », mais cette fois-ci, les synthétiseurs se font plus présents, en parfait équilibre avec ces guitares qui sont toujours d’une massivité impressionnante.

Parmi les autres chansons valables de ce Mind Hive, on note l’influence de Pink Floyd dans Unrepentent et on salue bien bas la maîtrise « post-punk » dont le groupe fait preuve dans Hung et Oklahoma; du Wire pur jus.

Sans être un album marquant de leur discographie, Mind Hive est la preuve vivante que le post-punk peut toujours compter sur Wire.

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