Wet Leg
Moisturizer
- Domino Recordings
- 2025
- 38 minutes
Wet Leg a connu un succès monstre avec son premier album. En fait, le groupe a connu un succès monstre dès son premier simple, Chaise Longue, qui a rapidement suscité des émois en ligne. Je me rappelle de me dire à Osheaga en 2022 que c’est la dernière fois qu’on les verrait sur une si petite scène. Leur passage au MTELUS en septembre prochain semble me donner raison. Si le premier album était intéressant, il y avait tout de même des pièces un peu plus quelconques. Une situation qui se résorbe sur Moisturizer.
Ce deuxième album de Wet Leg est une savante et délicieuse collection de chansons pop-rock efficace qui s’écoute facilement. C’est assurément un album qui va marquer l’été 2025 avec ses hymnes bien composés et écrits. C’est le cas pour les simples récemment sortis comme CPR et son rock bien gras qui chante le sentiment de vertige de tomber en amour. C’est vrai aussi pour catch these fists qui avance à coût de batterie rythmée et de guitare mélodieuse, alors que Rhian Teasdale réaffirme son indépendance à coup de corrections.
Certaines des meilleures pièces de Moisturizer ne font pas partie des pièces qui ont été partagées à ce jour. C’est le cas de l’excellente u and me at home qui clôt l’album. La mélodie vocale est convaincante, le refrain est intoxicant et les guitares : wow! Le son grungy du refrain est parfait, tout comme la petite guitare dissonante qui s’invite dans les couplets. Ce n’est pas le seul moment que les guitares sont à l’honneur. C’est aussi le cas sur Don’t Speak qui est chantée par Hester Chambers.
Every night I hold my pillow, I wish I was holding you
Every night I kiss my pillow, I wish I was kissing you
Every night I lick my pillow I wish I was licking with you
Every night I fuck my pillow, I wish I was fucking you
—pillow talk
Wet Leg continue d’utiliser des images assez graphiques, sexuellement parlant, sur ce deuxième album. Est-ce que c’est qu’elles ont compris que l’utilisation de celles-ci soulevait les passions? Est-ce que ce sont simplement des jeunes femmes qui veulent parler de ce qui leur tente? Est-ce que c’est une stratégie marketing? Tout est possible. Ça demeure que, musicalement, ça se passe sur pillow talk et que Teasdale est devenue une experte dans utiliser un ton faussement racoleur.
Même les pièces plus douces de l’album sont efficaces. C’est le cas de davina mccall qui coule bien avec sa pop-rock mélodieuse. C’est aussi le cas pour la légère pokemon qui joue sur des sonorités aériennes et des claviers chatoyants.
You think I’m pretty, you think I’m pretty cool
You wanna fuck me, I know most people do
Here, take this packet, you read it, it says, « Mangetout »
I gave you magic beans, I hope you’re gonna get out soon
Oh, man, I hope you’re gonna get out soon
— mangetout
Ce qui ressort, c’est quand même ce ton légèrement arrogant qui avait charmé sur l’album homonyme et qui est à son paroxysme sur mangetout. C’est clair que Rhian Teasdale vit les enjeux classiques de jeunes femmes à la tête d’un band qui se font objectifier par une part de la population masculine. Son ras-le-bol sort de manière délicieuse.
Un deuxième album tout à fait réussi pour Wet Leg qui réaffirme sa pertinence et qui confirme que nous n’avons pas affaire à un feu de paille. Si vous avez eu du plaisir avec le premier album, vous allez certainement prendre votre pied ici.