The Weather Station
Humanhood
- Next Door Records
- 2025
- 44 minutes
Si Tamara Lindeman avec son projet The Weather Station a pris un certain temps avant de prendre son envol, on peut dire que depuis son album homonyme en 2017, elle s’est forgé une réputation enviable. Particulièrement avec ses deux derniers : Ignorance et How Is It That I Should Look at the Stars. Humanhood arrive environ 3 ans après le dernier.
Humanhood est né à travers une crise de santé mentale pour la Torontoise qui a vécu des moments éprouvants en 2022 alors que professionnellement, les choses ne pouvaient aller mieux. En arrière-scène cependant, les choses étaient moins roses et Lindeman a avoué s’être sentie déconnectée d’elle-même. C’est à travers ces remous qu’elle a écrit les pièces de Humanhood. Puis, elle a réuni son groupe en studio pour voir comment les pièces pourraient évoluer avec leurs ajouts. Le tout donne un album plus dynamique que ses deux dernières sorties, mais toujours en gardant la qualité narrative à laquelle elle nous a habitués.
Pour comprendre bien là où se dirige Humanhood, il y a Window, l’une des pièces sorties en amont de la publication de l’album. On y retrouve une pop-rock entraînante qui porte la voix de Lindeman qui rappelle vaguement celle de Laura Marling. On y retrouve aussi une tapisserie sonore impressionnante colorée par les flûtes et les synthétiseurs. Elle y chante un sentiment d’inconfort et une porte de sortie qu’elle décide de prendre.
À travers l’album, on suit un chemin que Lindeman nous fait prendre, marqué par de courts jalons musicaux. On entre dans Humanhood à travers Descending, on emprunte Passage pour se rendre à deux chansons plus groovy, puis quelque chose à la fois de grave et contemplatif s’installe avec Fleuve qui nous mène vers des pièces un peu plus exigeantes où le spoken word est assez présent. Finalement, Aurora, avec ses flûtes et ses synthétiseurs, élève pour terminer sa course dans la douce Sewing, une pièce qui porte un sentiment d’espoir.
Le chemin qu’on parcourt avec The Weather Station est marqué par les émotions, ce qui rappellent l’époque Ignorance qui était aussi ancrée un peu plus dans notre condition humaine. On peut dire qu’on ressort touché, parfois même réconforté du bouillon de Humanhood. Peut-être est-ce la douceur de cet espoir qui nous emporte à la toute fin qui assure que le sentiment soit bon? Dans tous les cas, The Weather Station présente un digne successeur à ses deux derniers albums.