Critiques

The Tallest Man On Earth

I Love You. It’s a Fever Dream

  • AWAL Recordings
  • 2019
  • 45 minutes
8
Le meilleur de lca

Nostalgie, spleen et mélancolie: voici les trois teintes du plus récent album de The Tallest Man on EarthI love you. It’s a Fever Dream. Dans la plus pure tradition du folk, le Suédois Jens Kristian Matsson offre un quatrième disque doux et efficace, avec un brin de romantisme. 

Pour les personnes qui n’ont pas encore succombé aux charmes de The Tallest Man on Earth, voici quelques repères. Les amateurs et amatrices de Bob Dylan pour l’aspect guitare/voix et les textes empreints de poésie aimeront ce nouvel opus de The Tallest Man on Earth. Ceux et celles qui aiment la nostalgie de Sufjan Stevens s’y retrouveront aussi. Et celles et ceux qui aiment le trémolo de la voix de Tire le Coyote trouveront assurément leur compte avec la voix un brin nasillarde, souvent chevrotante de Matsson.

Par rapport aux opus précédents, The Tallest Man on Earth poursuit sa recherche d’un son propre à lui-même dans le raffinement. Après un premier album en 2008 remarqué, Shallow Grave, Matsson avait fait paraître en 2012 There Is No Leaving Now, un magnifique opus sensible et fin. L’album qui a suivi en 2015, Dark Bird Is Home, revenait sur les peines d’un divorce. Malgré la gravité du thème, l’album sonnait trop léché pour tout à fait coller.

Cette fois, Matsson a écrit, enregistré, produit et mixé lui-même son album dans son studio de Brooklyn, États-Unis. C’est donc avec plaisir que sur I love you. It’s a Fever Dream, on découvre des arrangements un brin complexifiés (ce qui ne veut pas dire intensifié) par rapport à l’album précédent, mais un son un peu plus authentique, plus intimiste. La voix et la guitare ont encore la belle part, mais s’y ajoutent du banjo, de l’harmonica et même des synthés parfois. La voix de Matsson craque à l’occasion, se fait murmure, pour revenir en force. 

I love you. It’s a Fever Dream parle souvent de solitude et d’errance, comme dans la très mélancolique, Hotel Bar, qui raconte la solitude, celle d’être seul assis à un bar, de souper au restaurant en solo, de se reconstruire après une rupture. Les paroles du refrain pourraient tendre vers l’espoir, mais la livraison avec trémolo trahit plutôt du désespoir: «And all I can do is say, things will be fine/Somedays we will be/In the same town».

À mi-disque, le rythme augmente et les pièces se font plus joyeuses. La très jolie What I’ve Been Kicking Aroundraconte le vagabondage, I’m a Stranger Nowentame avec entrain une réflexion philosophico-poétique sur la difficulté d’entrée en relation. 

Le dernier tiers revient vers le réconfort, l’acceptation de sa situation. Avec la chanson titre, The Tallest Man on Earth conclue: «And I keep the hope I carry/Little things so I can love/Wherever I go now». 

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