Critiques

The Tallest Man On Earth

There’s No Leaving Now

  • Dead Oceans Records
  • 2012
  • 39 minutes
7,5

Au mois de juin dernier, le troubadour suédois Jens Kristian Mattsson, alias The Tallest Man On Earth y allait de sa troisième offrande portant le titre de There’s No Leaving Now. L’artiste folk, influencé fortement par Bob Dylan, et âgé seulement de vingt-neuf ans, possède déjà une réputation des plus enviables. En effet, le précédent effort fût auréolé par la critique internationale et depuis lors, le jeune homme tourne énormément autour de la planète. Mattsson crée une musique dénudée, ancestrale et complètement ancrée dans la pure tradition folk issue des sixties.

Malgré l’omniprésence de l’aura du légendaire Robert Allan Zimmerman, The Tallest Man On Earth possède un talent de mélodiste hors pair, et surtout, une compétence assurée dans son jeu de guitare acoustique; une technique de fingerpicking exécutée avec une facilité déconcertante… et c’est juste assez efficace pour se distinguer de sa majesté Dylan! Sur There’s No Leaving Now, le musicien ajoute quelques couches à son folk minimaliste et dépouillé, tels que orgues, piano, claviers et lapsteel, l’ensemble mixé en sourdine afin de ne pas aplatir la voix et la guitare de Mattsson. Et ça donne, encore une fois, un résultat à la hauteur des attentes, même si l’album n’atteint pas les sommets émotifs de The Wild Hunt.

Le disque regorge de chansons de qualité supérieure et met en évidence le talent indéniable de songwriter du suédois. Que ce soit les orchestrés To Just Grow Away et Revelation Blues, le folk-country de 1904, la superbe Bright Lanterns, la ballade pianistique There’s No Leaving Now, la cadencée Wind And Walls, de même que l’épurée Little Brother, ces chansons orfévrées possèdent tous une signature singulière, malgré le lien de filiation criant avec l’univers musical de vous savez qui.

Malgré la redondance apparente du style musical, The Tallest Man On Earth réussit encore une fois à nous magnétiser avec ses ritournelles captivantes, qui semblent juste assez dégarnies et correctement concoctées, pour permettre à l’auditeur de rester scotcher à son système de son. Quand on écoute Mattsson, le temps s’arrête et une insondable envie de rester en sa compagnie nous prend; et pour réussir ce tour de force avec une musique détenant si peu d’artifice, il faut un extraordinaire talent… et The Tallest Man On Earth nous le prouve une fois de plus avec cette création! Adeptes de folk, vous tenez entre les mains une énorme pointure!

Ma note : 7,5/10

The Tallest Man On Earth
There’s No Leaving Now
Dead Oceans
39 minutes

www.thetallestmanonearth.com/

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