Critiques

The Tallest Man On Earth

Dark Bird Is Home

  • Dead Oceans Records
  • 2015
  • 41 minutes
6,5

The Tallest Man On EarthKristian Matsson est ce suédois d’origine qui se sitedemo.cauit sous l’appellation The Tallest Man On Earth. Depuis 2008, cet émule de Bob Dylan a trois bons albums de folk dépouillé sous sa manche. Il revient cette semaine avec son quatrième album titré Dark Bird Is Home sur lequel on retrouve notre troubadour dans de nouveaux habits nettement plus luxuriants. Avis aux fanatiques qui aimaient leur homme en format minimaliste, vous pourriez sursauter à l’écoute de ce disque.

En ce qui nous concerne, l’étonnement n’a pas eu lieu. Après trois créations proposant sensiblement la même facture, on n’a pas été stupéfait du changement de cap plus fédérateur et visant l’approbation du plus grand nombre opéré par Matsson. Pour ce faire, le chansonnier s’est accointé d’un groupe digne de ce nom. Ce que ça donne? Une réduction de l’effet dylanesque de ses chansons, ce qui constitue déjà une très bonne chose. Pas qu’on ne respecte pas Dylan, au contraire, mais d’entendre un jeunot être imprégné à ce point de cette vieille âme avait de quoi rendre un peu mal à l’aise… mais on avait somme toute apprécié la précédente tentative, There’s No Leaving Now, parue en 2012.

En termes clairs, ce Dark Bird Is Home est réussi, même si on préfère le barde seul avec sa guitare en bandoulière. Ce disque est réalisé avec soin et ne tombe jamais dans une grandiloquence de pacotille; les chansons n’étant jamais étouffée par une surenchère d’arrangements superflus et puisque The Tallest Man On Earth est talentueux, ça fait le travail.

Et pourquoi ce virage est-il abouti? Parce qu’on découvre l’authenticité et l’interprétation sentie de Mattson, laissant loin derrière l’aura Dylan… même l’approche vocale haute perchée préconisée par l’artiste est laissée en plan. Et c’est parfait comme ça! Évidemment, cette démarche diminue la proximité que l’on pouvait avoir avec le musicien, mais c’est une perte négligeable comparativement au gain «commercial» qu’effectue The Tallest Man On Earth… si on sait se mettre à sa place!

Quelles sont les chansons qui ont trouvé écho dans notre petit cerveau? On pense à l’entrée en matière Fields Of Our Home qui prépare adéquatement l’auditeur au changement de ton que propose Matsson, au jeu «fingerpické» de l’instrumentiste sur Singers et Beginners, à la pianistique Little Nowhere Towns ainsi qu’au petit côté Springsteen évoqué par les claviers de la chanson Sagres. On a moins «tripé» à l’écoute des folk pop consensuels Timothy et Seventeen.

Il y a l’accessibilité racoleuse et inintéressante et il y a celle qui réconforte, qui unifie et qui impose le respect… et c’est ce dont il s’agit sur Dark Bird Is Home. Certains pourraient crier fort contre l’aspect marchand de cette conception sonore et ils n’auraient pas nécessairement tort. Cependant, c’est bien fait et tant mieux si The Tallest Man On Earth élargit son bassin de fidèles sans perdre sa crédibilité.

Ma note: 6,5/10

The Tallest Man On Earth
Dark Bird Is Home
Dead Oceans
41 minutes

http://www.deadoceans.com/artist.php?name=tallestmanonearth

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=u0QIPpBV1D0[/youtube]

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