The Dears
Times Infinity Volume One
- Pheromone Recordings
- 2015
- 40 minutes
Dans la catégorie «groupe indie rock montréalais de qualité supérieure», les Dears se positionnent dans les hautes sphères de mon classement bien personnel. Depuis 1995, la bande à Murray Lightburn s’affaire à nous présenter des créations supérieures à la moyenne. Je fais référence entre autres à No Cities Left (2003) et Gang Of Losers (2006); deux superbes albums qui incorporent autant les sonorités brit-pop des années 90 que le rock claustrophobe un tantinet Radiohead, l’ensemble auréolé des envolées vocales/lyriques de sieur Lightburn, émule vocale de Morrissey et de Damon Albarn.
En 2011, The Dears avait fait paraître un Degeneration Street correct, mais bien en deçà de leur indéniable talent. Les Montréalais sont de retour (après de multiples changements de personnel) avec le premier chapitre de Times Infinity. Enregistré à Toronto, pendant près de deux années, le travail a atteint sa finalité à Montréal, plus précisément au studio Hotel2Tango; la formation y allant d’enregistrements additionnels.
Cette fois-ci, les Dears demeurent parfaitement eux-mêmes, proposant leur pop-rock orchestral frémissant avec beaucoup de ferveur et de passion et c’est lorsque qu’ils sont armés de ces intentions qu’ils atteignent la cible avec éloquence. Les sempiternels thèmes du désir et de l’amour inconditionnel constituent la chair et l’os des chansons de Lightburn et sur cet aspect, pas de changement significatif au programme. Là où ce disque fonctionne bien, c’est spécifiquement au niveau du songwrting. Tant au niveau des arrangements, des mélodies que des structures, les Dears livrent la marchandise avec une adéquation qui fera plaisir aux fanatiques.
À ce stade-ci de leur carrière, Lightburn et ses acolytes n’ont plus grand-chose à prouver et n’ont qu’à cibler leurs efforts sur la confection de chansons incassables. Quatre pièces sont venues me happer de plein fouet: le rock-électro We Lost Everything, la cathartique (quasi gospel) I Used To Pray For The Heavens To Fall, la puissante progression d’accords en introduction de Here’s To The Death Of All Romance ainsi que l’orgue «religieux» qui octroie à Hell Hath Frozen In Your Eyes une solennité émouvante. Au niveau de la réalisation, ça sonne comme une tonne de brique, particulièrement les guitares, qu’elles soient arpégées ou explosives. Que dire de la performance de Lightburn qui, encore une fois, chante comme un dieu; l’un des meilleurs mélodistes de sa génération en ce qui me concerne.
Bref, le premier tome de ce Times Infinity est parfaitement à la hauteur et n’aliénera en aucun temps les adeptes de la formation. The Dears est encore aujourd’hui un quintette rock d’une vitalité créative exemplaire qui aurait dû obtenir un rayonnement nettement plus accentué. Très bon disque!
Ma note: 7/10
The Dears
Times Infinity Volume One
Pheromone Recordings
40 minutes
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