Critiques

Ryan Boldt

Broadside Ballads

  • Big White Cloud
  • 2015
  • 34 minutes
6,5

a3013098029_10Ryan Boldt est un songwriter folk traditionaliste né à Saskatoon, Saskatchewan. L’homme revendique ses influences de Bob Dylan et de la formation britannique Fairport Convention, l’une des premières à avoir unifié le folk et le rock. Mais votre vétéran préféré y entend également la mélancolie d’un de ses favoris: le magnifique Townes Van Zandt. Fait à noter, Boldt est également à la tête d’un groupe nommée The Deep Dark Woods. Cette semaine, le troubadour fait paraître un assemblage de neuf chansons folk issues de la plus pure tradition nord-américaine: Broadside Ballads.

Petite mise en garde. Ceux qui apprécient le folk en mode inventif seront de marbre à l’écoute de ce disque. Boldt respecte sans aucune bavure les conventions du folk. En ce qui me concerne, je n’ai aucun problème avec ça tant que l’interprétation et l’exécution sont au rendez-vous et sur ce Braodside Ballads, Ryan Boldt atteint la cible. Réalisé majoritairement par le songwriter lui-même, on y entend tout au long de l’album le chant de petits oiseaux en arrière-plan qui confère un charme rural à cette création.

Boldt bonifie ses chansons de subtils arrangements de cordes, mais c’est à peu près tout; l’artiste préférant miser sur un folk confidentiel plutôt que sur un charlatanisme sonore qui amenuiserait l’impact émotionnel de sa musique. Dans la catégorie «frissons garantis», je vous propose de prêter l’oreille à Poor Murdered Woman dans laquelle Boldt fraie avec l’univers de Bonnie Prince Billy. Ça ne pouvait que me plaire.

Encore une fois, je me répète, mais si un créateur folk «trad» désire transmettre une émotion concrète, il se doit d’incarner à 100% ses chansons et sur cet aspect, Boldt exprime sa sensibilité sans fard et avec une authenticité fort respectable. Braodside Ballads est une conception sonore rustique, forcément mélancolique, paisible et intègre. J’aurais peut-être souhaité une instrumentation un tantinet plus étoffée, mais puisque c’est joué avec sincérité, je ne peux qu’offrir une révérence sentie à Ryan Boldt.

En plus de la superbe Poor Murdered Woman, j’ai beaucoup apprécié le travail de Boldt dans la bouleversante Lazy John, dans la très Townes Van Zandt titrée Love Is Pleasin’, dans l’intime Just As The Tide Was Flowing ainsi que dans les frémissantes Sally My Dear et The Auld Triangle. En mode tristounet, le Canadien est franchement au-dessus de la mêlée.

Bref, Ryan Boldt est une belle découverte «unifoliée». Les «folkers» nostalgiques apprécieront à sa juste valeur le talent de l’artiste. En ce qui me concerne, lorsque le compositeur voudra ajouter une orchestration plus variée à sa musique (sans tomber dans la surenchère), je pourrais sérieusement prendre mon pied. Les adeptes d’Elephant Micah (un ami de Boldt) et Bonnie Prince Billy, plongez sans crainte!

Ma note: 6,5/10

Ryan Boldt
Broadside Ballads
Big White Cloud
34 minutes

http://www.bigwhitecloudrecs.com/

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=oFiGZ3Mv5Bg[/youtube]

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