Critiques

P'tit Belliveau

Greatest Hits Vol.1

  • Bonsound
  • 2020
  • 35 minutes
8
Le meilleur de lca

P’tit Belliveau avait impressionné avec ses Grosses coques lors de l’édition 2019 des Francouvertes. Voici que le jeune acadien nous présente un premier album sous l’étiquette Bonsound. Avant cette sortie, P’tit Belliveau avait quand même lancé 3 EP qui présentaient déjà sa façon particulière d’attaquer la chanson.

Il y a chez P’tit Belliveau une célébration de l’humour du quotidien. Il y a quelque chose de franchement positiviste dans son approche de la musique. En plus, il est un mélodiste doué avec une plume pertinente qui passe du français à l’anglais, à l’acadien, avec aisance. Musicalement, c’est très bien tissé. C’est un album qui mérite votre attention parce que cela vous permettra de danser dans votre salon en chantant comme un gars qui vient de la Baie Ste-Marie.

« J’fais rinque d’avoir mon income tax return
Tonight the party never ends
J’fais rinque d’avoir mon income tax return
Tonight we gonna watch it burn »

Income Tax

Le principal atout de P’tit Belliveau est dans le mélange de son jeu de banjo avec des synthétiseurs et des drums machines. Le résultat est comme un saut dans le passé… mais futuriste ! C’est à mi-chemin entre le folk, presque bluegrass, et l’indie-rock à la Mac DeMarco. Par contre, la voix de Belliveau est tout à fait country. C’est vraiment un alliage unique. Ça donne d’excellentes chansons comme Les bateaux dans la baie qui t’escorte immédiatement vers un après-midi chaud du mois d’août sur le bord du golfe Saint-Laurent ou encore dans la Baie-des-Chaleurs.

Parmi les autres bons coups, il y a Cool When Yer Old qui pose cette question : est-ce que c’est nécessaire d’essayer d’être cool? Non. Point. Des fois, il plonge vraiment dans une grosse basse folk-country comme Stand There. Invite les animaux dans ta maison utilise les codes du genre, mais s’amuse à changer la donne au complet en métamorphosant la trame. Et il faut parler de l’excellente Income Tax qui se loge aisément dans la tête.

P’tit Belliveau n’est pas seulement drôle dans ses textes. Parfois, il se fait sérieux comme dans L’eau entre mes doigts, pièce qui parle du temps qui passe trop vite quand on arrive à l’âge adulte. C’est aussi le cas dans Moosehorn Lake, chanson qui parle de chalet avec les amis et tout ce que ça implique de plaisir autour du feu.

C’est un peu difficile de complètement expliquer le charme que P’tit Belliveau exerce à travers ses chansons. Il faut juste se donner la peine de passer deux fois à travers l’album. Cette prescription devrait le faire et ça illuminera votre confinement. Les seuls effets secondaires sont : de chanter trop fort avec un accent qui n’est pas le sien, danser dans son salon et se faire prendre par son voisin… ainsi que d’avoir un sourire dans le visage accroché en permanence.