Pomme
Saisons
- Sois sage musique / Virgin Music France
- 2024
- 36 minutes
Pomme a lancé graduellement son album Saisons en nous présentant d’abord l’hiver et l’automne. Aujourd’hui, sortent le printemps et l’été et on peut finalement prendre la mesure de ce quatrième album qui arrive deux ans après Consolation. Bien qu’elle soit une figure importante de la pop française du moment (depuis quelques années), Claire Pommet évite tous les pièges de s’enfler la tête ou de tenter de rester « dans le vent ». Chaque album, elle continue de chercher avec authenticité.
Encore une fois sur Saisons, Pomme démontre pourquoi elle est tenue en si haute estime par le public. Ses textes de grande qualité, son interprétation sans failles et son goût pour une pop audacieuse musicalement parlant donnent un résultat absolument satisfaisant pour les oreilles. Elle a coiffé Saisons d’orchestrations sublimes signées par Malvina en plus de solliciter l’aide d’Aaron Dessner (The National) pour l’hiver et Flavien Berger pour l’automne. Mais n’allez pas croire que ce sont les collaborateurs qui font l’album. C’est d’abord et avant tout Pomme qui frappe des coups de circuit à répétition.
L’album qui s’ouvre sur _mar le temps des fleurs donne déjà une bonne raison de tomber en amour avec l’album grâce à l’interprétation délicate de Pomme qui semble mettre sa voix en danger et tester les limites. Dans cette fragilité naissent beaucoup de beauté et de sensibilité. Dans la chanson suivante, on tombe dans les arrangements qui commencent à élever le tout. Entre les arrangements vocaux, les cordes et les flûtes, il y a de la magie qui se passe. On se trouve entièrement happé par Pomme qui pourra faire de nous ce qu’elle veut pendant le reste de Saisons.
_jun perseides est l’une des plus intéressantes pièces de l’album alors qu’une fois de plus, c’est dans la simplicité que Pomme nous séduit. Avec beaucoup de fragilité, elle livre la beauté d’une première rencontre amoureuse. Elle réussit à faire vivre ce moment d’explosion d’émotions, cette catharsis qui permet à l’amour d’exister entre deux personnes. Les arrangements de voix sont absolument magnifiques et donne d’autant plus de force au moment où elle chante seule accompagnée de la guitare. L’été se poursuit dans les orchestrations grandioses et amusantes. Il y a un sentiment de joie légère et de plaisir très clair.
_sept magie mauve prend une nouvelle voie avec un côté plus solennel, mais qui ne va pas non plus dans la mélancolie. Elle se tient sur un autre registre qui colle à merveille à l’automne et aux journées qui raccourcissent. Encore une fois, elle fait beaucoup en toute simplicité. Ça continue en _oct avec de nouvelles envolées plus aigües.
Puis, pour décembre, on est de retour dans une certaine mélancolie. L’amour qui était né, avait fleuri puis avait pris du recul en automne, semble être en jachère à partir de _dec carte de noel. L’idée géniale d’incorporer le crépitement d’un feu de foyer aux orchestrations qui accompagnent les chants mélancoliques de Pomme est un autre moment où elle frappe fort avec des idées qui sortent du lot.
Sur Saisons, Claire Pommet offre un album d’une immense beauté qui trouve un équilibre entre les orchestrations, entre les gestes audacieux musicaux, entre les textes d’une belle sensibilité et d’une interprétation sublime. Un gros record.