Critiques

Plants And Animals

Waltzed In From The Rumbling

  • Secret City Records
  • 2016
  • 42 minutes
7,5

Plants And AnimalsS’il y a un groupe, issu de la mouvance dite «rock orchestral» montréalais qui a connu son heure de gloire au milieu de la décennie 2000, qui mérite le plus grand des respects, c’est bien Plants And Animals. Voilà un trio de musiciens hyper compétents qui a toujours refusé l’immobilité créative. Après un célébré Parc Avenue (2008), un moins étoffé La La Land (2010) et une immersion réussie dans les années 70 avec The End Of That (2012), la formation était de retour la semaine dernière avec un 4e album studio: Waltzed In From The Rumbling.

Enregistré de façon analogue, Plants And Animals a vraiment pris son temps afin de bien faire les choses, se présentant en studio épisodiquement et en colligeant des parcelles de chansons çà et là. La bande, menée habilement par le principal compositeur Warren Spicer, s’est immergée dans la musique de Van Morrison, Serge Gainsbourg, John Coltrane et Angelo Badalamenti, pour ne nommer que ceux-là, afin de sortir de sa zone de confort et proposer une sitedemo.cauction détenant une identité forte.

Si les intentions étaient claires, on peut vous avouer que le résultat l’est tout autant. C’est probablement l’album le plus satisfaisant de Plants And Animals depuis Parc Avenue. On y retrouve la force de frappe orchestrale du premier effort, les ascendants seventies de The End Of That et mélodiquement parlant, le groupe se surpasse. Les progressions cathartiques, les crescendos symphoniques, les ballades exaltées et le folk frémissant s’enchaînent avec éloquence et, malgré la grandiloquence et la complexité de l’offre, on se retrouve devant une création parfaitement «épique», mais totalement assumée.

Plants And Animals alterne entre des moments intimistes et des déflagrations orchestrales qu’un Gainsbourg n’aurait sûrement pas reniées. La grande force de ce disque réside dans ces ascendants habilement digérés et qui sont au seul et unique service des chansons un brin labyrinthiques du trio. Ça respire l’expérience, l’intemporalité et Waltzed In From The Rumbling vient crédibiliser, une fois pour toutes, la pertinence de Plants And Animals.

Un disque qui s’écoute d’un seul trait, mais qui perd de son efficacité en toute fin de parcours. Off The Water, Johnny Is A Drummer et Pure Heart sont nettement moins efficaces et palpitantes que les chansons qui précèdent. Qu’à cela ne tienne, c’est l’album le plus abouti des Montréalais. La touchante We Were One, l’excellent extrait Stay, la martiale All Of The Time, la très sort-rock (qui se conclut en une explosion symphonique prenante) So Many Nights et la superbe pièce de résistance de ce nouvel album, Je voulais te dire, font partie des incontournables de ce Waltzed In From The Rumbling.

Plants And Animals se positionne comme un groupe qui mise maintenant sur la durée en incorporant astucieusement ses influences à son songwriting atypique. Les effets de mode (virage électro-pop bancal), le racolage et le maniérisme musical impérieux? Très peu pour eux. La note pourrait se bonifier au fil des écoutes. Un «grower»… en français s’il vous plaît!

Ma note: 7,5/10

Plants And Animals
Waltzed In From The Rumbling
Secret City Records
42 minutes

http://www.plantsandanimals.ca/

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=5NcKXo5OOiE[/youtube]